La Belgique et l'énergie
La Belgique compte 10,5 millions d’habitants. Ses émissions de gaz à effet de serre sont d’environ 4 t[d’équivalent CO2]/hab/an [France : 2,6 tonnes ; souhaitable : entre 0,5 et 1 tonne).
Sa consommation énergétique était en 2003 de 38 Mtep soit environ 3,5 tep/hab (tonne équivalent pétrole ; 1 tep = 12000 kWh, 1 kWh est par exemple l’énergie consommée par un appareil d’une puissance de 1 kW pendant une heure). En France, elle était de 273 Mtep en 2006 soit 4,5 tep/hab.
A titre comparatif encore, une grande éolienne fournit 300 tep/an. Attention cependant, un habitant belge ne consomme pas 3,5 tep/an, il s’agit de la consommation du territoire (comprenant les activités industrielles, …).
37 % de l’énergie consommée est du pétrole, 37 % du gaz et 25 % de l’électricité. L’électricité est produite à environ 55 % par le nucléaire, 29 % par le gaz, 10 % par le charbon, 1% par les énergies renouvelables, le reste provenant de diverses sources.
Les institutions belges
Les institutions belges (au cœur de la crise politique actuelle en Belgique) sont composées de plusieurs niveaux. Il est important d’avoir une idée de la répartition de leurs compétences dans le cadre de notre étude. Voici celles qui interviennent dans les décisions concernant les réductions des émissions de gaz à effet de serre :
1 – L’état fédéral : la Belgique
2 – Les 3 régions : Les Flandres, la Wallonie et la région de Bruxelles
3 – Les communes : ex : Anderlecht, la commune d’accueil du projet
[NB : il existe aussi les communauté francophone, néerlandophone et germanophone chargée en particulier de l’enseignement et de la culture]
Quelques explications complémentaires se trouveront dans l’article sur la crise politique belge.
Anderlecht
La commune d’Anderlecht (région Bruxelloise) abrite 90 000 habitants pour 1300 employés municipaux. Elle est dirigée par 30 élus constituant le conseil communal (se réunissant une fois par mois). Parmi ces 30 conseillers, 10 ont un statut particulier : le bourgmestre (équivalent d’un maire) et les 9 échevins (qui ont en charge plusieurs cellules parmi les 24 que l’on trouve à Anderlecht).
La mairie d'Anderlecht
Ces dix élus constituent le collège communal qui se réunit une fois par semaine. En début de mandat, le conseil décide de transférer certaines décisions au collège.
Les 24 services communaux
Notre première rencontre à Anderlecht
Nous avons rencontré mardi matin M. Sébastien Coulon. Il est le nouveau responsable énergétique des 160 bâtiments communaux. Son poste a été créé récemment à la suite d’un appel à projet de la région Bruxelloise auquel Anderlecht a répondu. Le projet s’intitule PLAGE (Plan Local d’Action pour la Gestion Energétique) et offrait un financement (500 000 € réparti en 7 communes) aux communes qui mettaient en place un agenda de prise en compte de la question énergétique. L’objectif de la région est que s’instaure dans chaque commune un service « énergie », constitué par une ou plusieurs personnes nouvelles ou déjà en place (comme dans une seconde commune, Ixelles, dont nous avons rencontré aujourd’hui deux acteurs). La première mesure mise en place est la constitution d’un cadastre énergétique. C'est-à-dire une fiche recensant tous les bâtiments communaux et leur consommation énergétique (besoins en chauffage et électricité). C’est un outil indispensable à la gestion énergétique de ces bâtiments car ils permettent l’établissement de priorités, d’objectifs et d’un suivi des résultats. Parfois ils mettent en évidence de mauvais réglages de chaudières, ou des erreurs dans les factures, ce qui permet de faire des économies extrêmement importantes facilement.
Affiche communicative pour des primes attribuées par la région bruxelloise
Si ce programme PLAGE va dans le bon sens, notons tout de même qu’il s’agit uniquement des 160 bâtiments communaux, dont l’amélioration sera très lente et dont la consommation énergétique représente une faible part de la consommation de la commune.