vendredi 30 novembre 2007

Košice, capitale de l’Est de la Slovaquie

Arrivés dimanche dans la ville, nous nous sommes promenés dans son cœur lundi matin avant de rencontrer pour la première fois nos interlocuteurs de la ville l’après-midi. Lors de cette promenade, nous avons été charmés par sa grande avenue piétonne. Contrairement à la quasi-totalité de Gliwice, l’esthétisme semble être et avoir toujours été une préoccupation prédominante, comme vous pouvez le voir sur les photos.

Une fontaine lumineuse du moins la nuit

Bien entendu toute la ville n’est pas du même tonneau (car on aime le vin ici), mais Košice semble être une ville très agréable.

Le coeur pieton de la ville

Le Magistrat (l’administration de la ville) nous a réservé un accueil chaleureux. Nous y avons rencontré Dominik Mojzis (et ses collègues du département « relations internationales »), M. Val’ko (responsable du département énergie de la ville) et M. Dlhy, l’un des deux directeurs/députés de l’ensemble du service administratif (Magistrat). M. Val’ko s’est chargé d’organiser nos visites à Košice et nous a accompagné presque à chacune d’entre elles. (Nous lui en sommes reconnaissants).

L´architecture soignee

La ville de Košice est la deuxième plus grande ville de Slovaquie après Bratislava et compte 250 000 habitants. Elle est située à l’Est du pays (Bratislava est au Sud Ouest) et c’est donc le pôle de l’Est du pays. Elle est caractérisée par son industrie en particulier son industrie sidérurgique et dans une moindre mesure son industrie automobile.

Il s´est mis a neiger vendredi

La ville est un nœud de transport avec l’Ukraine, la Hongrie, la Pologne et bien sûr le reste de la Slovaquie, à portée de rail. Elle a fait partie du bloc soviétique donc a connu le régime communiste dont certaines marques sont encore visibles aujourd’hui. Rappelons que la révolution a eu lieu il y a 18 ans et que la Slovaquie est independante depuis 1993.

Un beau monument

C’est une ville touristique de par son architecture et son histoire, autant que pour son activité culturelle aujourd’hui. Košice aspire à être désignée capitale européenne de la culture pour 2013. Elle a des relations internationales développées avec pas moins de 15 villes jumelles (14 en Europe et une aux Etats-Unis). La ville est ovoïde et concentrique par ses axes de communication internes. Elle possède un centre historique piétonnier. Elle est traversée à l’Est par une rivière et bordée de forêt (communale) au Nord. La principale zone industrielle est située au Sud. La ville est subdivisée en 22 parties. Le conseil et l’administration (Magistrat) de la ville de Košice chapeautent ces 22 parties qui ont chacune un représentant élu.

La ville vue d´un nuage

Cette semaine nous avons eu l’occasion d’effectuer plusieurs visites qui nous ont éclairés sur une partie de la gestion énergétique dans la ville.

- KOSIT : la société de traitement et incinération des déchets communaux (production de chaleur)

- TEHO : la compagnie de distribution de chaleur (par le réseau de chauffage à distance)

- TEKO : la compagnie productrice de chaleur (mais aussi d’électricité)

- La compagnie de gestion des immeubles appartenant à la commune

Nous vous parlerons de cela prochainement. En attendant, pour vous mettre l’eau à la bouche, voici le plat national slovaque : Bryndzové halušky (farine + pomme de terre + eau, fromage de brebis, lardons grillés et 3 tonnes de crème fraîche) un régal !

Comme ca a l´air bon !

mardi 27 novembre 2007

Toujours plus vers l'Est

Nous venons d’arriver dans notre 7ème pays : la Slovaquie. Nous étudierons ici deux villes de l’Est du pays : Košice et Prešov.

Dimanche, nous sommes arrivés à Košice, seule ville membre du réseau Energie-Cités en Slovaquie. Nous avons été très bien accueillis et nous vous en dirons plus prochainement.

L'itineraire qui nous a conduit jusqu'a Kosice

La Slovaquie est un pays possédant quelques points communs spécifiques avec la France que nous avons relevé : c’est un pays à tradition vinicole, et son électricité provient en majeure partie du nucléaire (46 % en 2006) et à 18 % de l’hydraulique (le reste venant du charbon).

Quelques dernieres nouvelles de Pologne maintenant

Le Bureau du Marechal a Katowice

Le rôle des ONG vis-à-vis des villes : un exemple en Pologne

Durant notre séjour à Gliwice, nous avons eu l’occasion de découvrir deux ONG : FEWE et PKEOG. Ces deux organisations, aux rôles bien différents, prennent part à travers leurs activités à la lutte contre le changement climatique. Elles ont notamment une activité auprès des villes, tout particulièrement FEWE.

FEWE a été créée en 1990 à l’initiative d’organisations et de fonds américains. C’est en réalité une fondation privée et à but non lucratif chargée de promouvoir l’utilisation efficace de l’énergie. FEWE est impliquée à différents niveaux (national et local). Elle a des activités commerciales et non commerciales. Elle propose ses services aux municipalités, aux entreprises privées, aux mouvements environnementaux (associations, …), à l’Etat et aux régions.

Une table qui n'attend que nous


Elle participe notamment à l’élaboration des lois sur l’énergie. Elle coopère aussi avec l’industrie pour laquelle elle propose notamment des études de faisabilité.

Le travail de FEWE avec les municipalités :

- FEWE propose aux municipalités de réaliser leur plan énergétique (ce service fait partie de leurs activités commerciales, c'est-à-dire que c’est payant (ordre de grandeur : 20 000 ZT, soit environ 5 500€)). Un tel plan a été créé par exemple dans la ville de Bielsko-Biała. Il a été très difficile à finaliser, en raison de problèmes avec les fournisseurs d’énergie. Un consensus permettant son élaboration a été trouvé après 3-4 ans de travail, ce qui est exceptionnellement long !

FEWE essaie d’établir des plans énergétiques à standard plus élevés pour tout le pays. En effet, il n’existe pour l’instant aucune exigence nationale à ce sujet. Cependant, les villes sont obligées d’en avoir un. Mais il n’existe aucun contrôle de l’état de leur qualité et aucune sanction s’il n’est pas réalisé. FEWE essaie donc de convaincre les communes de l’utilité d’un tel plan, en faisant valoir notamment l’argument économique. Ils essaient de faire entrer ce type de plan dans les mœurs au même titre que les plans d’utilisation de l’espace et de qualité de l’air.

Ils ont déjà mis en place 100 plans énergétiques dans tout le pays.


FEWE : Une fondation qui compte en Pologne


- FEWE organise des formations, des cours, des activités éducatives…dans tout le pays à destination des acteurs communaux (différentes cibles possibles). Une campagne a eu lieu début 2007 en partenariat avec tous les bureaux du maréchal (Conseils régionaux). Dans chacune des 16 voïvodies, une formation portant sur « les plans énergétiques des municipalités » a été dispensée. En moyenne 30 % des communes invitées ont participé en envoyant un représentant. Cette campagne s’adressait particulièrement aux personnes responsables du management ou de la mise en place des plans. FEWE encourage les villes à avoir un responsable de la gestion de l’énergie, et en particulier dans les bâtiments. En général, ces activités de formation sont gratuites.

Une soucoupe volante atterrit a Katowice.

Cette fondation privée employant 13 personnes (principalement des ingénieurs) est un acteur qui prône une meilleure utilisation de l’énergie important en Pologne. Ces activités sont nombreuses et durant ses 17 années d’existence, elle a hautement participé à une prise en compte de l’énergie à différents niveaux. En tant que fondation, elle possède des statuts et un conseil, qui dictent les objectifs et grandes lignes de ses activités et projets et permettent de maintenir un niveau d’exigence en terme de résultats généraux (vis-à-vis de leur objectif d’améliorer l’utilisation de l’énergie en Pologne). Elle s’autofinance en partie (grâce à ses activités commerciales) et reçoit des fonds qui proviennent en grande partie des Etats-Unis (notamment de USAID). Cette seconde source de revenus fluctue au fil des ans, ce qui a pour conséquence de modifier les effectifs de la fondation (elle compte aujourd’hui un seul bureau à Katowice, elle a compté jusqu’à 3 antennes).

PKEOG est le « Club écologique de Pologne » qui (comme son nom ne l’indique pas) a pour cheval de bataille les différentes thématiques ayant attrait à la l’environnement.

Au jardin botanique, on prepare aussi l'avenir energetique
(essais de plantes energetique)

L’écologie et l’environnement
Souvent, les mots « écologie » et « environnement » sont considérés comme interchangeables. Pourtant, ils ont des significations bien différentes. L’écologie est bien définie, c’est la science des écosystèmes. C’est la science des relations entre les êtres vivants d’un même milieu et entre ces mêmes êtres vivants et les éléments non vivants de leur milieu. C’est donc un domaine bien spécifique. Pour plus d’information à ce sujet, contactez Antoine Ney au Québec. L’environnement est plus difficile à définir. En tant que thématique, on peut considérer qu’il s’agit des milieux dans lequel vivent des êtres. « Protéger l’environnement» consiste en préserver ces milieux des pollutions et autres facteurs qui peuvent affecter son équilibre. Le terme écologie est parfois utilisé pour décrire la problématique environnementale.

Le PKEOG est une organisation créée en 1981 qui vise à éduquer les différents acteurs de la société (population, industriels, villes, …) à la problématique environnementale en Pologne.

Laure, Kasia et Anja

PKEOG auprès des villes, dans le cadre de la problématique du changement climatique :

- Le Club propose des activités de sensibilisation des enfants et d’éducation au changement climatique. Pour cela, un spécialiste intervient dans les écoles primaires. C’est ainsi que le club remplit le rôle de sensibilisateur à la place de la ville auprès des enfants.

- Le club organise des séminaires et des ateliers pour différents publics (étudiants, tout public, écolier, …). Donnons comme exemple une formation dispensée aux agriculteurs dans laquelle était expliquée l’itinéraire technique pour la culture de plantes énergétiques (en particulier topinambour, saule et Miscanthus). Rappel : Sont appelées plantes énergétiques, les espèces végétales cultivées à des fins de production d’énergie utilisable hors énergie nutritionnelle (ie. chaleur, électricité).

Un peu de beaute pour les yeux

Cette organisation a une branche dans chaque voïvodie. Le Dr Krystyna Kubica est la présidente de la branche silésienne.

jeudi 22 novembre 2007

Energies renouvelables : le défi de la Pologne

Début 2007, le conseil européen adopte l'objectif "20 – 20 – 20". A savoir, l’exigence pour l’Union Européenne à l’horizon 2020, d'améliorer de 20 % l'efficacité énergétique, de réaliser 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’utiliser 20 % d’énergies renouvelables (dans le bouquet énergétique). On peut tout d’abord se demander si la commission aurait eu cette bonne inspiration sans le coup de pouce du calendrier grégorien. Mais ensuite, si certains pays vont y parvenir par des efforts et initiatives entreprises il y a plusieurs années, pour d’autres les efforts à faire seront conséquents et les objectifs difficiles à atteindre.

Scène de vie à Gliwice

Dans le domaine des énergies renouvelables au moins, la tâche qui attend la Pologne est de taille (atteindre 14 % en 2020). En effet, aujourd’hui la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique globale est d’environ 3 % et 2 % de l’électricité est issue de sources renouvelables. Or si l’on fait un inventaire du potentiel des différentes sources renouvelables exploitables, voilà le constat :

- éolien : potentiel faible (les zones de vent exploitables sont peu nombreuses)

- solaire : potentiel faible pour le solaire thermique et potentiel nul pour le photovoltaïque

- géothermie : quelques zones exploitables en production de chaleur mais potentiel faible

- hydroélectricité : potentiel faible et déjà exploité en grande partie

- BIOMASSE : meilleure opportunité de développement (part estimée en 2010 à 59 % de la production d’électricité d’origine renouvelable).

La biomasse est donc le secteur qui va concentrer l’attention des différents acteurs du secteur de l’énergie. Nous avons quelques exemples de cette implication.


Les sociétés de traitements des déchets et des eaux usées : l’exemple de Tychy

Tychy est l’une des villes cobaye de notre étude. C’est une ville nouvelle (1952) qui faisait auparavant office de « dortoir » pour les ouvriers des mines d’alentours. D’une architecture particulièrement fonctionnaliste, elle est cependant réputée pour ses espaces verts, que nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de découvrir à cette période. En revanche, les stations de traitement des déchets communaux et de traitement des eaux usées n’ont presque plus de secret pour nous…

La visite de la station de traitement des déchets
(par - 2 °C)

Elles utilisent toutes deux du biogaz (ici composé de méthane à 60 %)qu’elles produisent. La station de traitement des déchets, très moderne, produit depuis un an de l’électricité et de la chaleur avec un moteur de co-génération d’une puissance de 340 kW pour l’électricité. Ces productions sont entièrement revendues sur les réseaux. De son côté, la station d’épuration, sans doute la plus moderne qu’on ait rencontrée, est autonome en énergie, enfin le sera bientôt. Les boues issues de l’épuration séjournent dans un digesteur.

Les deux digesteurs (les tours)

Le biogaz produit, récupéré et filtré, alimente un moteur de co-génération de 345 kW pour l’électricité. Et grâce aux technologies particulièrement économes en énergie utilisées, l’électricité produite couvre actuellement 50% des besoins en électricité de la station. La chaleur produite assure entièrement l’approvisionnement en chaleur (bâtiments+digesteurs). D’ici la fin 2007, un nouveau moteur identique sera installé et un nouveau digesteur plus grand (11 000 m3) terminé. Il valorisera à la fois la partie du biogaz produit ne pouvant être utilisé jusqu’à présent et celui qui résultera de l’augmentation de l’approvisionnement en eaux usées due à l’extension du réseau d’égouts en cours. A noter que l’ensemble du dispositif de cogénération sera amorti en seulement 2 ans !

A travers la production d’électricité « verte », ces deux stations ont la possibilité de vendre des certificats verts.


L’industrie électrique

98% de l’électricité est produite à partir de charbon en Pologne. Cela dit, les industries électriques sont obligées par la loi d’inclure une part d’énergies renouvelables dans leur production. Pour cela, elles peuvent acheter des certificats verts ou essayer d’inclure une source renouvelable dans leur production. Cette seconde solution a été testée dans plusieurs usines, notamment par introduction de biomasse en mélange avec le charbon. Mais sans succès (perte d’efficacité et augmentation de la pollution atmosphérique). Dans les plus grosses usines, l’ajout de bois dans la combustion a entraîné l’augmentation dangereuse du cours du bois. En effet, la Pologne est un grand producteur de meubles de qualité. Or, ces grosses usines achetaient le bois d’ouvrage pour le brûler, entraînant la faillite de plusieurs producteurs de meubles. Aucune vraie solution n’a été trouvée jusqu’à présent pour inclure la biomasse dans la production d’électricité. Et c’est là qu’intervient :

Pour situer la Silésie en Pologne

La recherche

Etant donné que nous avons coopéré avec l’Institut Polytechnique de Silésie, nous en avons profité pour découvrir certains de leurs projets de recherche.

Concernant l’introduction de la biomasse dans la production énergétique, diverses études sont menées à l’Institut. L’une d’elle concerne l’introduction de la biomasse au niveau de la combustion du charbon, à hauteur de 10%, tout en réduisant fortement les émissions de polluants (en particulier le NOx à la fois toxique et puissant gaz à effet de serre). Nous ne rentrerons pas dans les détails, d’autant plus que l’étude n’est pas encore assez avancée pour proposer des résultats.

Une installation expérimentale d'incorporation
de la biomasse au charbon

Ce qu’il faut retenir c’est que la recherche est l’une des composantes essentielles à l’utilisation de la biomasse mais également à l’utilisation rationnelle de l’énergie (n. efficacité énergétique), à la réduction des polluants dans l’air, etc.

Le bureau du Maréchal (≈ Conseil Régional)

Il représente la collectivité territoriale au niveau régional (voïvodie). Parmi ces compétences, il intervient dans l’aide à la mise en place de projets d’utilisation des ressources d’énergies renouvelables. En Silésie, il a établi des cartes régionales de potentialités de leur utilisation. Ces cartes sont des sources d’informations précieuses pour les communes et leurs habitants afin d’investir judicieusement… Ces cartes représentent par exemple : les vents exploitables, la taille du cheptel en bétail (potentiel de production de biogaz), les unités de traitements des déchets et des eaux usées, …

Les ONG

Le PKEOG est une organisation créée en 1981 qui vise à éduquer les différents acteurs de la société (population, industriels, villes, …) à la problématique environnementale en Pologne.
Le club organise des séminaires et des ateliers pour différents publics (étudiants, tout public, écolier, …).
Il participe à la promotion des énergies renouvelables en diffusant des études de potentialités de la biomasse dans chaque région. Plusieurs séminaires dont le sujet portait sur l’utilisation de la biomasse à des fins énergétiques ont été organisés. Citons notamment une formation dispensée aux agriculteurs dans laquelle était expliquée l’itinéraire technique pour la culture de plantes énergétiques (en particulier topinambour, saule et Miscanthus).


Atteindre l’objectif européen pour la Pologne passera par l’utilisation de la biomasse. Cependant, tous les efforts qui seront entrepris auront pour conséquence d’élever le prix de l’énergie en Pologne. (D’où l’intérêt de l’utiliser rationnellement !)

dimanche 18 novembre 2007

Quelques idées, quelques images sur la Pologne

Parmi les 10 pays terres d’accueil du projet ChallenGES Tour, la Pologne est celui qui nous aura abrités le plus longtemps. Après 4 semaines passées ici, nous pouvons nous essayer à une esquisse de portrait de ce pays, construit à travers nos rencontres.
La fac de chimie à Gliwice


Les Polonais semblent à la fois aimer leur pays et être critiques vis-à-vis de certains de ses aspects. On a ainsi souvent entendu de la bouche de certains « C’est ça la Pologne… » « C’est normal, c’est la Pologne ». Par exemple, quand il est impossible d’avoir les informations nécessaires concernant son train, que les bus ont du mal à circuler parce que les routes n’ont toujours pas été déneigées après 2 mois de neige, les lourdeurs de l’administration (cependant, nous, par notre courte expérience, n’avons pas trouvé que c’était pire qu’ailleurs)…

Nous avons pu constater que l’image de la Pologne à l’étranger leur importait, à en croire cette question qui revient systématiquement lors de chaque nouvelle rencontre « Que pensez-vous de la Pologne ?».

Ils s’inquiètent aussi souvent de savoir si l’on s’en sort dans leur pays, pensant que leur région n’est pas forcément très adaptée aux étrangers, le bilinguisme étant très peu répandu. C’est d’ailleurs pour cela que Krystyna Kubica nous fait presque toujours accompagner par des étudiants lors de nos rendez-vous.

Kasia, profession : amie-guide-étudiante

Les Polonais semblent avoir le sens de l’accueil. A chaque rendez-vous, nous avons droit à une tasse de thé ou de café, et surtout, on sent qu’ils ont envie de nous faciliter les choses. Ils sont souvent très serviables. On n’oubliera pas par exemple, notre arrivée à Gliwice, où nous cherchions une certaine place afin de retrouver notre chemin en direction de la résidence étudiante. Nous avons demandé où celle-ci se trouvait à un jeune près de la gare. Non seulement il nous l’a clairement indiquée, mais en plus, quelques minutes après, il nous a couru après afin de nous montrer exactement la place, au risque de rater le bus qu’il attendait…

Sujet trépidant : que mange-t-on ?

Comme en République tchèque, on mange beaucoup de viande, surtout sous forme de charcuteries. Ce qui fait la spécialité polonaise, ce sont les fameux Pierogi, raviolis aux goûts variés (notons ceux au choux et champignons). La betterave sous toutes ses formes et le cornichon sont aussi rois, à en croire la largeur du rayon qui leur est consacré en supermarché. En revanche, chose des plus étonnantes, ils ne mangent pas de haricots verts en conserve.

Très gros cornichons

Les Polonais et l’Europe

Tout d’abord, à en croire leur sourire quand ils s’aperçoivent que l’on est pas du coin, on peut penser que les Polonais apprécient les étrangers occidentaux au moins.

Ils n’ont pas beaucoup d’immigration chez eux. En revanche, de nombreux jeunes, souvent diplômés, partent à l’étranger chercher un travail, en particulier au Royaume-Uni et en Irlande (en tout, 3 millions de polonais ont déjà tenté leur chance à l’étranger).

Quoi qu’il en soit, ils voient globalement l’adhésion à l’Union Européenne comme une chance et un grand potentiel de développement. Ceci d’autant plus qu’actuellement, la Pologne est définie comme une zone prioritaire, c’est-à-dire qu’elle a accès à davantage de fonds de la Commission Européenne.

Le travail en Pologne

Le taux de chômage en Pologne s’élève à presque 12 %. Malgré une forte baisse récente, c’est l’un des taux les plus élevés d’Europe. Le manque de travail, en particulier pour les jeunes diplômés est un vrai problème. Il conduit une partie de ceux-ci à tenter leur chance ailleurs. Nous pouvons citer l’exemple de la sœur d’une de nos amies étudiantes polonaise, diplômée en géologie, qui est partie en Angleterre trouver du travail. Elle y vit encore actuellement, mais en tant qu’ouvrière dans une boulangerie industrielle. Elle voudrait rentrer en Pologne…mais sait qu’elle n’y trouvera pas un salaire équivalent.

Certains "chosissent" la musique

La Pologne dispose de la plus grande réserve de charbon d’Europe. Cette ressource répond aux deux tiers des besoins en énergie du pays. Le secteur minier est donc encore très développé et propose de nombreuses opportunités de travail (il y a 110 000 mineurs en Pologne aujourd’hui) même si dans les dernières décennies la tendance était plutôt au licenciement. Un manque d’ouvriers se ferait même sentir. Nous avons vu une fête organisée pour les mineurs, samedi après-midi, avec repas et boisson, spectacle avec musique et chants traditionnels. Les mineurs avaient délaissé leur tenue de travail pour un costard.

Autrement, le salaire pour un jeune diplômé (bac+5) en Pologne est de l’ordre de 300€ par mois quand il trouve un travail, ce qui est tout juste suffisant pour vivre. Le salaire moyen en Pologne est plus proche du double ou du triple. Cependant, les infirmières, qui ont une condition particulièrement précaire, gagnent environ 200€ par mois et les mineurs 400€. Les grèves notamment chez les infirmières sont fréquentes.

En Pologne, il y a aussi : du Jazz

Le 16 novembre, la Pologne a connu un changement de gouvernement. De la droite conservatrice et plutôt hostile à l’Europe, elle est passée à la droite libérale avec l’europhile Donald Tusk comme premier ministre. Ce changement redonne confiance aux jeunes que nous avons rencontrés et ils pensent qu’il va être à l’origine d’une amélioration dans le pays, notamment en terme d’offres d’emploi.

Les transports publics

Les trains très lents, très chauds. Quant aux bus, ils sont plutôt pratiques et peu onéreux. Mais le trafic est altéré en cas de neige, soit 6 mois par an. Les usagers se plaignent de la qualité (jugée déplorable) des connexions entre les différents modes de transports (par exemple entre le train et le transport interne). Les trams sont pratiques et assez nombreux (exemple : 2 lignes à Gliwice)…

Voilà comment on vend des soupes ici

Les transports en commun sont généralement assez chargés.

Cependant, la possession d’une belle et grosse voiture est encore très recherchée par les Polonais. Elle est perçue comme un signe extérieur de richesse et de distinction sociale.

Pour cette voiture : quelle réussite sociale ?


L’environnement

La préservation de l’environnement n’est pas le point fort de la Pologne. Et bien que les initiatives pour le prendre en compte se multiplient, l’état actuel n’est pas glorieux. La pollution est assez importante, notamment dans les cours d’eau. L’eau du robinet n’est pas potable (car elle n’est pas potabilisée).

La "chute des bouteilles"

Les Polonais et le froid

Bien qu’il y ait 6 mois d’hiver en Pologne, ils ne semblent pas franchement l’apprécier. Beaucoup de nos connaissances sont d’ailleurs tombées malades ces derniers jours.

Nappage à la neige sur Gliwice

Cependant, il n’est pas rare de voir des jeunes de notre résidence se balader en T-shirt entre la résidence et le Lidl…De la provocation ?

L'Histoire passe par Gliwice

Il est une particularité à Gliwice que nous ne saurions omettre : La fameuse tour radio en bois de Gliwice.

Mis à part le fait que ce soit la plus haute tour en bois du monde (111 m de haut), Celle-ci fut le théâtre d’une scène historique.

La fameuse tour de nuit

En effet, en 1939, elle était sous la possession des SS allemands. L’histoire dit qu’une nuit, un groupe de SS inconnus de ceux qui gardaient la tour, et déguisés en Polonais, se sont introduits dans celle-ci. Ils ont attaqués les SS qui s’y trouvaient. Ceci constitua alors un des motifs pour l’Allemagne, de déclarer la guerre à la Pologne.

Aujourd’hui, la tour est toujours utilisée comme relais radio. Un musée de la radio se trouve à ses pieds.

Actualité footballistique :

La Pologne vient de se qualifier brillamment pour l’Euro 2008 de football en Autriche et en Suisse, à la faveur de sa victoire d’hier face à la Belgique (2-0). En outre, la Pologne accueillera l’Euro 2012 conjointement avec l’Ukraine.

dimanche 11 novembre 2007

Un peu de verdure dans ce monde de brique et de béton

Mercredi fut l’occasion de retourner dans la ville de Mikolow, dont nous avions eu un bon aperçu la semaine dernière. Mikolow est une ville de 38 000 habitants mais également un « powiat » (proche d’un grand canton). Et ce « canton » a la particularité d’être composé, en proportions relativement élevées, de forêts et de champs. Nous disons « relativement » car, rappelons-le, la voïvodie Silésie est la plus dense de Pologne. Elle est très urbanisée et très industrielle. Forêts et verdures sont donc rares. Au programme de la journée : découverte de cette unité d’administration du powiat et visite du fameux jardin botanique, une des originalités incontournables de la ville, le tout accompagné d’un étudiant en biologie de l’université de Katowice (400 000 habitants, à environ 40 km de Mikolow) qui travaille au jardin.

La place centrale à Mikolow

Voïvodie de Silésie : 4 800 000 habitants, 400 habitants/km², 11 villes entre 50 000 et 100 000, 8 villes entre 100 000 et 200 000 habitants et 4 villes de plus de 200 000 habitants.

Visite au powiat de Mikolow

Tout d’abord, nous tenons à préciser que notre rencontre avec Mme Aleksandra Latas, chargée de la communication et de la promotion du Powiat de Mikolow fut très agréable et fructueuse. Mme Latas s’est montrée très coopérative et chaleureuse. Nous étions dans une salle de réunion du bâtiment autour des traditionnelles tasses de thé ou de café et il faisait presque beau (du moins quand on est rentrés). En effet, le week-end de la Toussaint a inspiré au ciel une grande morosité qui ne semble pas prête de s’estomper.

Le bâtiment administratif du powiat

Le powiat de Mikolow est composé de 2 villages et 3 villes (dont celle de Mikolow, vous l’aviez deviné). Il s’étend sur 230 km² et 80 000 habitants y vivent. Il est remarquable par l’étendue de ses forêt et terres agricoles, mais compte aussi de nombreuses usines (notamment une importante usine de production d’électricité) comme le reste de la Silésie. Un désir de promouvoir le tourisme vert se fait sentir, avec notamment le développement du cyclisme de loisir et de l’équitation.

Le powiat a peu d’influence sur la question purement environnementale, cette compétence étant du ressort de la ville. Dans le domaine du transport, du bâtiment et de la mobilité, il intervient parfois à travers notamment des projets de coordination.

Ces projets sont bien souvent cofinancés par l’Union Européenne à travers les fonds structurels.

Dans le transport en commun pour Mikolow

Concernant les transports en commun, le powiat est bien desservi. Ce sont des compagnies privées qui proposent ce service aux villes. Ces dernières choisissent la compagnie répondant le mieux à leurs critères (notamment environnementaux) pour une ligne donnée. Notons qu’il existe un programme européen qui vise à cofinancer le renouvellement des bus.

Le powiat cherche à valoriser le vélo. Ainsi il coordonne un plan de développement des routes pour vélos qui permettra, une fois terminé, de relier les différentes villes du powiat avec comme centre de gravité : le jardin botanique.

Le powiat est également responsable des établissements scolaires secondaires. A ce sujet, 2 des 5 complexes ont bénéficié d’une rénovation totale avec amélioration de l’isolation et remplacement des vieux poêles à charbon par des poêles à haute performance environnementale et meilleur rendement énergétique.

La visite du jardin botanique en construction

Le projet de jardin botanique est un projet de grande envergure et fédérateur mettant en jeu les autorités locales, le monde scientifique et les associations écologiques, en attendant une implication de la Pologne et de l’Union Européenne.

Il a été initié il y a dix ans par des chercheurs (en philosophie et biologie) de l’université de Katowice désireux de préserver et valoriser cet espace écologiquement riche. Après une enquête sur la région, ils ont en effet pu observer plusieurs espèces protégées vivant dans cet espace. La ville de Mikolow a adhéré au projet quelques années plus tard et y a contribué notamment en achetant progressivement aux agriculteurs les 140 ha qui forment le futur jardin botanique.

Une future aire pour arbres tropicaux

Ce jardin a et aura plusieurs fonctions :
-
Fonction d’éducation : il est déjà le théâtre de visites et de cours en plein air pour les enfants des écoles alentour. Les enfants sont ici sensibilisés à la « nature », sa magie et sa complexité. Il est aussi un lieu de promenade privilégié.
-
Fonction scientifique : c’est un centre de recherche en botanique, physiologie végétale et environnement. Il permet aussi à l’institut polytechnique de Gliwice de réaliser quelques expérimentations notamment sur les plantes énergétiques que sont le miscanthus, le topinambour et le salix. Un vrai labo est en projet.
-
Un centre de recherche sur le climat ? L’un des projets sur ce jardin botanique est de construire un tel centre. Les experts du pays s’y rencontreraient et des études seraient menées sur les causes et effets du changement climatique. Ce projet est encore très incertain, pour des raisons financières.

Le jardin botanique

8 personnes travaillent aujourd’hui au jardin botanique. Initié il y a dix ans, les responsables peinent à accélérer sa construction et son développement. Ils se confrontent évidemment au problème du financement. Le jardin est aujourd’hui associé au projet principal de demande de fonds structurels à l’Union Européenne par la ville de Mikolow. Voici un projet intéressant qui pourrait vraiment décoller avec l’obtention de ces fonds.

Et voilà un peu de neige à Gliwice

mercredi 7 novembre 2007

La suite de notre découverte de la région

Ce long week-end pour beaucoup, fut l’occasion pour nous principalement de mettre une partie de notre travail à jour, mais aussi d’aller nous promener avec Magda, PhD (= doctorante à l’Institut Polytechnique de Gliwice), ou encore de découvrir un stade de foot désaffecté à la mode amphithéâtre romain, actuellement transformé en terrain d’entraînement pour des guerriers avec des épées Moyenâgeuse (pas de photos pour le prouver malheureusement).

L'entrée de l'arêne du stade de foot

Hier, alors que le mercure redescendait, et quelques flocons de neiges faisait de la chute libre, nous sommes aller rendre visite à la ville de Bielsko-Biala.

La mairie de Bielsko-Biala (elle penche)

Bielsko-Biala se situe à 83 km de Gliwice, soit 2h30 en train. C’est une ville de 185000 habitants située au pied des montagnes. Proche du centre économique de Katowice, la ville, comme nous avons pu le constater, est une ville très agréable et où il fait bon vivre. Elle est connue pour son implication dans le domaine de l’énergie, notamment à travers son Deputy-Mayor (vice maire) : M. Michniowski. Bielsko-Biala est vice-présidente du conseil d’administration d’Energie-Cités et président du réseau national d’Energie-Cités en Pologne (PNEC, Polish Nework of Energie-Cités).

5h30 : debout tout le monde

Le trajet étant relativement long, il nous a fallu partir relativement tôt… Mais ici, le soleil se lève aussi de bonne heure. Nous avions donc rendez-vous avec Kasia et Renata, deux étudiantes en 4ème année à Gliwice dans le domaine de l’environnement et de l’énergie. Le Dr Kubica a souhaité impliquer plusieurs étudiants lors de notre passage pour nous aider pour les visites, etc.… et bien sûr pour leur apporter quelque chose à travers la découverte de notre projet. Cela n’est évidemment pas pour nous déplaire, car comme chacun sait, « entre étudiants on se comprend » (célèbre maxime ? ou parce que souvent ceux-ci utilisent plus souvent l’anglais). Bref cet appui logistique nous a permis d’arriver à Bielsko-Biala sans nous préoccuper de l’itinéraire. Nous en avons aussi bien sûr profité pour faire un peu plus connaissance.

Cliché à Bielsko-Biala (prononcé Biaoua)

Arrivés à la gare, il est 9H30, direction la mairie. Nous devions rencontrer M. Michniowski. Dans la salle de réunion, nous avons rapidement présenté nos intentions puis le programme de la journée a été établi. M. Michniowski, la voix presque éteinte, ne paraissait pas des plus en forme. Nous voici donc partis pour deux visites dans la matinée.


Les réseaux d’eau, une source de chaleur mal connue…

Dans un premier temps, nous sommes allés à la station d’épuration. La compagnie des eaux (« AQUA ») possède sur ce site deux installations intéressantes :

- Un système d’exploitation des eaux usées par fermentation productrice de méthane (le gaz produit est à 65% du méthane, le reste étant du CO2). Ce même méthane est une source d’énergie pour faire tourner un moteur et un générateur (produisant de l’électricité et de la chaleur). C’est le même système qui est en place à Martigny.

- Un système d’utilisation de l’énergie des eaux usées. Les eaux usées sont traitées dans différents bacs. Dans l’un d’eux passent 2400 mètres de tuyaux dans lesquels passe un liquide qui récupère la chaleur de cette eau. Cette chaleur est ensuite exploitée dans une pompe à chaleur qui la distribue et permet ainsi de chauffer des bâtiments de la station d’épuration et de la compagnie d’eau. (cf. après)



Les bassins de la STEP dans lesquels la chaleur est récupérée

Dans la "salle des machines"
De g à d : Renata, des présentateurs et Kacia

Ensuite, nous sommes allés à la piscine. Après quelques longueurs, des flocons faisaient leur apparition. Puis, trop surpris par la température de l’eau, bien supérieure à celle de l’extérieur du bâtiment pour pouvoir continuer à nager, nous avons absolument voulu savoir : comment cette eau peut bien être chaude.

Voici le secret : la piscine est située à proximité de la réserve d’eau potable de la ville, en altitude. Cette réserve d’eau potable constitue aussi une réserve de chaleur, utilisable à nouveau par le système de pompe à chaleur.

La piscine chauffée "à l'eau froide"

La pompe à chaleur : secrets & vertus

La pompe à chaleur est un moyen de transférer la chaleur du milieu le plus froid au milieu le plus chaud. Le plus froid est donc refroidi, le plus chaud réchauffé. Ce dispositif peut donc être utilisé pour réguler la température d’un bâtiment, d’une grande chambre froide, etc. et donc d’une piscine.

Son rendement varie entre 3 et 5 selon la température de la source froide (ici les eaux potables et usées). Cela signifie que pour un kWh d’énergie investi (électricité), on récupère entre 3 et 5 kWh de chaleur. Dans nos cas, la source froide varie entre 6°C en hiver (rendement proche de 3) et 18°C en été (rendement proche de 5). Les coûts énergétiques mensuels dans la piscine sont divisés par 3 ! (aux environs de 4000 € quand même)

Son principe thermodynamique repose sur le changement de phase d’un fluide soumis à différentes pressions en circuit fermé. C’est mieux expliqué dans le lien ci-dessus. Le fluide utilisé ici est aux mêmes propriétés frigorigène que le Fréon (Sramuel) (longtemps utilisé dans les réfrigérateurs) et possède un nom barbare (R407C).

Cliché à Bielsko-Biala

Le département énergie

Après ces visites, nous avions rendez-vous au département énergie de la ville. Il est composé de 6 personnes. Ils nous ont présenté quelques projets intéressants, mais nous n’avons pas saisi tous les détails pour l’instant puisqu’ils parlaient dans la langue de Roman Polanski, Frederic Chopin ou encore Stephan Banach.

Nous dans le département énergie de la ville

Nous avons une réunion prévue avec Renata et Kasia (doit-on parler de réunion ?) pour éclaircir tout cela. Notons quand même rapidement que la ville participe activement à la campagne Display® d’Energie-Cités (affichage des performances de bâtiments publics). Elle édite également des posters pour expliquer chaque nouveau projet aux citoyens et réalise d’autres campagnes de sensibilisation, mais vous en ferons part prochainement.

Une affiche de la campagne Display®

Il est temps de rendre le clavier.

vendredi 2 novembre 2007

En attendant le froid

Nous voici arrivés à Gliwice (Sud-Ouest de la Pologne), lieu de résidence de l’Institut de Technologie Thermale. Nous avons atterri ici par l’intermédiaire de l’ambassade de France en Pologne qui nous a orienté vers Dr. Krystyna Kubica (prononcer « Koubitsa »), responsable de projet dans l’unité de recherche. Laure et le Dr Kubica s’étaient envoyés de très nombreux mails ces derniers mois, la première citée était donc très intriguée de rencontrer cette personne qui s’occupe d’organiser nos rencontres en Pologne. Mais il a fallu attendre quelques jours.

Un petit parc à Gliwice

Dimanche, nous avons quitté Krakow pour la gare de Gliwice, de laquelle après 1h de marche harnachés de nos bagages (notre sport du dimanche), nous avons rejoint notre cabane. Celle-ci ressemble à une résidence universitaire, mais en plus beau et plus cher. C’est là que nous avons décidé de mettre en place le « laboratoire ChallenGES Tour » pour près d’un mois (mois qui va sans doute nous plaire).

Lundi matin, 2 doctorants sont venus nous chercher pour nous mener à l’Université proche pour un rendez-vous avec Dr Andrzej Szlek (professeur, vice chair pour la recherche). Après une courte discussion, il nous a présenté les travaux de recherches actuels allant dans le sens de l’efficacité énergétique, de la limitation de l’impact environnemental de la combustion du charbon ou encore de l’intégration de la biomasse à la combustion du charbon. Cette opportunité de travailler avec des étudiants, doctorants et docteurs va nous conduire à réfléchir à « la contribution de l’université à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ».

Une serre - terrasse dans le square central

Mardi nous avions rendez-vous à Mikolow, petite ville de 38 000 habitants, non loin de Gliwice. Elle sera la première de nos 4 villes d’étude. Là, avec la participation de Pawel Kjop, docteur et professeur en biologie, nous avons rencontré plusieurs personnes des services administratifs. Durant 3 heures, cela a été l’occasion principalement de discussions de présentation de la ville et des caractéristiques de la région Silésie voire de la Pologne.

Dand le bus direction Mikolow !

Le contexte silésien

La région Silésie constitue la réserve charbonnière et donc énergétique de la Pologne (98% de l’électricité vient du charbon en Pologne). C’est donc une région minière dont l’économie est plutôt dynamique (taux de chômage le plus faible de Pologne (6%) en dehors de la capitale et salaire moyen plus élevé de 20%). Cette activité n’a cependant pas que cet impact positif, puisque c’est aussi une région où la pollution est très importante, notamment celle de l’air et celle de l’eau. Ainsi, lorsque vous vous promenez à 16h dans les rues de la ville en cette période, vous pourrez humer les doux effluves de la fumée issue de la combustion du charbon. Les murs des bâtiments à Gliwice souvent maculés de noirs témoignent de cette pollution de l’air. Ses rivières semblent aussi dans un état de pollution avancé (eau opaque, déchets sur les bords, mousse jaunâtre persistante), ce qui n’empêche pas d’y trouver parfois un canard y barbotant. Mais ne vous imaginez pas une ville noire et invivable. Elle est assez charmante, la pollution est surtout visible quand on la cherche et elle est habitée par 200 000 habitants qui ne semblent pas malheureux.

Une statue un peu noircie

Parenthèse « pollution/émissions de CO2 ne pas confondre »

Les pollutions se caractérisent par la présence en quantité importante dans le sol/l’eau/l’air de substances normalement en quantité infime (métaux lourd, hydrocarbures, …) due à l’activité humaine. Ces substances ont un impact immédiat sur les êtres vivants qui utilisent ces ressources (air/eau/sol). Généralement, elles créent des conditions de développement défavorables pour la plupart des espèces. Chez l’homme, elles peuvent être à l’origine de problèmes de santé. L’impact de la pollution est donc local, immédiat et la source est souvent proche de la cible. Les émissions de gaz à effet de serre ont une origine spatiale dispersée et un impact global (à l’échelle de la planète) avec des conséquences variables à l’échelle locale. Cet impact est moins rapidement et moins clairement observable et a une réversibilité incertaine.

Photo d'ambiance ? (il manque la population)

Le réchauffement climatique en Pologne

Tout ça pour vous dire que la « lutte contre le réchauffement climatique » n’est pas un argument qui mobilise. D’autant que, selon Dr. Kjop, pour beaucoup le réchauffement climatique est associé à un raccourcissement de l’hiver (4 mois au lieu de 6) donc à une réduction de la facture énergétique pour le chauffage.

EN BREF ici, si l’efficacité énergétique, l’utilisation de l’énergie de façon moins polluantes et l’utilisation d’énergie renouvelable (biomasse) sont à l’ordre du jour, elles sont encore loin d’être généralisées. De plus, ces avancées concernent la production d’énergie. Une meilleure gestion de la consommation ne semble pas être dans les mœurs de tout un chacun. Ainsi, il n’est pas rare ici de trouver des salles ou bureaux chauffés à plus de 25°C avec les fenêtre ouvertes tout au long de la journée alors que 20/22°C suffisent au confort (sachant que +1°C=+7% de consommation d’énergie et donc d’argent).

Récemment, encore, nous avons circulé dans un « train sauna » disposant sous chaque siège d’une source de chaleur à 50°C. Il permettait de maintenir dans le wagon une température tropicale agréable…

Nous vous montrerons prochainement que tout n’est bien entendu pas noir ici, et que la situation s’améliore.