Parmi les 10 pays terres d’accueil du projet ChallenGES Tour, la Pologne est celui qui nous aura abrités le plus longtemps. Après 4 semaines passées ici, nous pouvons nous essayer à une esquisse de portrait de ce pays, construit à travers nos rencontres. La fac de chimie à Gliwice
Les Polonais semblent à la fois aimer leur pays et être critiques vis-à-vis de certains de ses aspects. On a ainsi souvent entendu de la bouche de certains « C’est ça la Pologne… » « C’est normal, c’est la Pologne ». Par exemple, quand il est impossible d’avoir les informations nécessaires concernant son train, que les bus ont du mal à circuler parce que les routes n’ont toujours pas été déneigées après 2 mois de neige, les lourdeurs de l’administration (cependant, nous, par notre courte expérience, n’avons pas trouvé que c’était pire qu’ailleurs)…
Nous avons pu constater que l’image de la Pologne à l’étranger leur importait, à en croire cette question qui revient systématiquement lors de chaque nouvelle rencontre « Que pensez-vous de la Pologne ?».
Ils s’inquiètent aussi souvent de savoir si l’on s’en sort dans leur pays, pensant que leur région n’est pas forcément très adaptée aux étrangers, le bilinguisme étant très peu répandu. C’est d’ailleurs pour cela que Krystyna Kubica nous fait presque toujours accompagner par des étudiants lors de nos rendez-vous.
Kasia, profession : amie-guide-étudiante
Les Polonais semblent avoir le sens de l’accueil. A chaque rendez-vous, nous avons droit à une tasse de thé ou de café, et surtout, on sent qu’ils ont envie de nous faciliter les choses. Ils sont souvent très serviables. On n’oubliera pas par exemple, notre arrivée à Gliwice, où nous cherchions une certaine place afin de retrouver notre chemin en direction de la résidence étudiante. Nous avons demandé où celle-ci se trouvait à un jeune près de la gare. Non seulement il nous l’a clairement indiquée, mais en plus, quelques minutes après, il nous a couru après afin de nous montrer exactement la place, au risque de rater le bus qu’il attendait…
Sujet trépidant : que mange-t-on ?
Comme en République tchèque, on mange beaucoup de viande, surtout sous forme de charcuteries. Ce qui fait la spécialité polonaise, ce sont les fameux Pierogi, raviolis aux goûts variés (notons ceux au choux et champignons). La betterave sous toutes ses formes et le cornichon sont aussi rois, à en croire la largeur du rayon qui leur est consacré en supermarché. En revanche, chose des plus étonnantes, ils ne mangent pas de haricots verts en conserve.
Très gros cornichons Les Polonais et l’Europe
Tout d’abord, à en croire leur sourire quand ils s’aperçoivent que l’on est pas du coin, on peut penser que les Polonais apprécient les étrangers occidentaux au moins.
Ils n’ont pas beaucoup d’immigration chez eux. En revanche, de nombreux jeunes, souvent diplômés, partent à l’étranger chercher un travail, en particulier au Royaume-Uni et en Irlande (en tout, 3 millions de polonais ont déjà tenté leur chance à l’étranger).
Quoi qu’il en soit, ils voient globalement l’adhésion à l’Union Européenne comme une chance et un grand potentiel de développement. Ceci d’autant plus qu’actuellement, la Pologne est définie comme une zone prioritaire, c’est-à-dire qu’elle a accès à davantage de fonds de la Commission Européenne.
Le travail en Pologne
Le taux de chômage en Pologne s’élève à presque 12 %. Malgré une forte baisse récente, c’est l’un des taux les plus élevés d’Europe. Le manque de travail, en particulier pour les jeunes diplômés est un vrai problème. Il conduit une partie de ceux-ci à tenter leur chance ailleurs. Nous pouvons citer l’exemple de la sœur d’une de nos amies étudiantes polonaise, diplômée en géologie, qui est partie en Angleterre trouver du travail. Elle y vit encore actuellement, mais en tant qu’ouvrière dans une boulangerie industrielle. Elle voudrait rentrer en Pologne…mais sait qu’elle n’y trouvera pas un salaire équivalent.
Certains "chosissent" la musique La Pologne dispose de la plus grande réserve de charbon d’Europe. Cette ressource répond aux deux tiers des besoins en énergie du pays. Le secteur minier est donc encore très développé et propose de nombreuses opportunités de travail (il y a 110 000 mineurs en Pologne aujourd’hui) même si dans les dernières décennies la tendance était plutôt au licenciement. Un manque d’ouvriers se ferait même sentir. Nous avons vu une fête organisée pour les mineurs, samedi après-midi, avec repas et boisson, spectacle avec musique et chants traditionnels. Les mineurs avaient délaissé leur tenue de travail pour un costard.
Autrement, le salaire pour un jeune diplômé (bac+5) en Pologne est de l’ordre de 300€ par mois quand il trouve un travail, ce qui est tout juste suffisant pour vivre. Le salaire moyen en Pologne est plus proche du double ou du triple. Cependant, les infirmières, qui ont une condition particulièrement précaire, gagnent environ 200€ par mois et les mineurs 400€. Les grèves notamment chez les infirmières sont fréquentes.
En Pologne, il y a aussi : du Jazz
Le 16 novembre, la Pologne a connu un changement de gouvernement. De la droite conservatrice et plutôt hostile à l’Europe, elle est passée à la droite libérale avec l’europhile Donald Tusk comme premier ministre. Ce changement redonne confiance aux jeunes que nous avons rencontrés et ils pensent qu’il va être à l’origine d’une amélioration dans le pays, notamment en terme d’offres d’emploi.
Les transports publics
Les trains très lents, très chauds. Quant aux bus, ils sont plutôt pratiques et peu onéreux. Mais le trafic est altéré en cas de neige, soit 6 mois par an. Les usagers se plaignent de la qualité (jugée déplorable) des connexions entre les différents modes de transports (par exemple entre le train et le transport interne). Les trams sont pratiques et assez nombreux (exemple : 2 lignes à Gliwice)…
Voilà comment on vend des soupes ici Les transports en commun sont généralement assez chargés.
Cependant, la possession d’une belle et grosse voiture est encore très recherchée par les Polonais. Elle est perçue comme un signe extérieur de richesse et de distinction sociale.
Pour cette voiture : quelle réussite sociale ?
L’environnement
La préservation de l’environnement n’est pas le point fort de la Pologne. Et bien que les initiatives pour le prendre en compte se multiplient, l’état actuel n’est pas glorieux. La pollution est assez importante, notamment dans les cours d’eau. L’eau du robinet n’est pas potable (car elle n’est pas potabilisée).
La "chute des bouteilles"
Les Polonais et le froid
Bien qu’il y ait 6 mois d’hiver en Pologne, ils ne semblent pas franchement l’apprécier. Beaucoup de nos connaissances sont d’ailleurs tombées malades ces derniers jours.
Nappage à la neige sur Gliwice Cependant, il n’est pas rare de voir des jeunes de notre résidence se balader en T-shirt entre la résidence et le Lidl…De la provocation ?
L'Histoire passe par Gliwice
Il est une particularité à Gliwice que nous ne saurions omettre : La fameuse tour radio en bois de Gliwice.
Mis à part le fait que ce soit la plus haute tour en bois du monde (111 m de haut), Celle-ci fut le théâtre d’une scène historique.
La fameuse tour de nuit En effet, en 1939, elle était sous la possession des SS allemands. L’histoire dit qu’une nuit, un groupe de SS inconnus de ceux qui gardaient la tour, et déguisés en Polonais, se sont introduits dans celle-ci. Ils ont attaqués les SS qui s’y trouvaient. Ceci constitua alors un des motifs pour l’Allemagne, de déclarer la guerre à la Pologne.
Aujourd’hui, la tour est toujours utilisée comme relais radio. Un musée de la radio se trouve à ses pieds.
Actualité footballistique :
La Pologne vient de se qualifier brillamment pour l’Euro 2008 de football en Autriche et en Suisse, à la faveur de sa victoire d’hier face à la Belgique (2-0). En outre, la Pologne accueillera l’Euro 2012 conjointement avec l’Ukraine.