lundi 28 janvier 2008

L'hôtel aux mille et un soleils

Enfin décidés à quitter le Danube nous avons repris le train. Nous avons passé quelques jours chez Stoyan, notre ami de Plovdiv rencontré à l’ENSAIA afin d’approfondir notre connaissance de la culture bulgare et avant de poursuivre la série EcoEnergy. Après des épisodes nordiques, en voici un nouveau qui prend comme décor la ville de Smolyan. Située au Sud des Monts Rhodopes, près de la frontière grecque, cette ville s’étend en fond de vallée, de ses 14, 28 ou 40 km de long selon les sources. Nous n’avons pas eu l’occasion d’évaluer cette longueur par nous-même, mais toujours est-il qu’il s’agit de la plus longue ville du pays. Et c’est là que nous avons retrouvé le soleil, et le sol qui n’était plus recouvert d’un mètre de neige.

Smolyan dans sa vallée

La ville de Smolyan, située au cœur des montagnes, dispose d’un fort potentiel touristique. Ce secteur occupe une place importante dans la stratégie de développement de la ville et sera axé autour du tourisme vert. Smolyan a aussi engagé une politique durable de la gestion de l’énergie, avec la création d’un poste d’expert en efficacité énergétique. Ceci est remarquable pour une ville de 80 000 habitants et où 143 personnes travaillent pour la mairie. De plus, elle fait partie des 5 villes pilotes pour le projet MODEL en Bulgarie. Il s’agit d’un projet lancé par Energie-Cités et ses partenaires qui consiste à faire de la ville un modèle pour ses citoyens en matière de gestion énergétique. Les villes participantes font partie des nouveaux pays membres de l’UE. Quelques villes comme Smolyan se sont engagées pour montrer l’exemple aux autres villes de leur pays.

Stoyan et sa famille qui nous ont accueilli à Plovdiv

Mais ce qui va faire l’objet de cet article est la démarche innovante en matière de gestion de l’énergie entreprise par le manager d’un bel hôtel, l’hôtel Makrelov. Celle-ci nous intéresse car elle constitue un exemple de l’engagement du secteur privé dans la construction d’un avenir énergétique et climatique durable.

Les rouages d’une démarche vers la classe A

En 2003, le manager de l’hôtel souhaite agrandir son hôtel tout en rénovant les parties anciennes. Connaissant l’opportunité de cofinancement de ce type de projet par la Commission Européenne, il décide de construire un projet de rénovation permettant de prétendre à l’obtention de fond à travers le programme SAPARD. Ce programme imposait notamment des contraintes en matière d’efficacité énergétique. Le projet ayant été retenu, les travaux ont commencé, assuré d’un soutien financier de la Commission. Achevé en 2006, le projet se vit octroyer un montant correspondant à 20% de l’investissement, qui s’est élevé à 600 000€.

L'hôtel Makrelov

Son toit est désormais orné de 6 panneaux solaires qui permettent de chauffer 1200 L d’eau à 55°C en une journée ensoleillée d’été (oui, le titre de l’article, c’était pour ça, vous trouvez qu’on en fait trop ?). C’est une chaudière à bois qui approvisionne l’hôtel en chaleur l’hiver et épaule si nécessaire les panneaux en été. Le propriétaire projette, quand les finances le lui permettront, d’installer 6 autres panneaux. Enfin et surtout, doté maintenant d’une très bonne isolation thermique des murs, fenêtres et toit, l’hôtel a atteint un degré d’efficacité énergétique élevé. A tel point qu’après un audit poussé, il s’est vu attribuer la certification d’efficacité énergétique de classe A.

Ce matin là, la brume a envahi la place

Quelles motivations ?

Mais pour le manager de l’hôtel, la démarche ne visait pas le moins du monde à apporter sa petite pierre à l’édifice d’un avenir meilleur. Non. Les arguments qui l’ont poussés à entreprendre celle-ci étaient purement économiques. En effet, l’octroi d’une subvention s’ajoute aux économies futures réalisées par les économies d’énergie et aux avantages fiscaux de la certification classe A. Et oui, nous ne l’avions pas encore dit mais celle-ci offre au bâtiment certifié une exonération de taxe d’habitation (ce qui constituait en 2007 pour l’hôtel une économie de 50 000 € environ) pendant 10 ans.

Smolyan est sur la bonne voie

L’implication de tous les secteurs est nécessaire pour s’assurer d’un avenir énergétique et climatique moins incertain. Le secteur privé a ses caractéristiques propres organisées principalement autour de la viabilité économique et de la logique financière. Constater l’investissement de ce secteur dans des mesures d’efficacité énergétique est une preuve qu’elles sont avantageuses économiquement (de part notamment les instruments économiques mis en place pour raccourcir le temps de retour sur investissement [c’est aussi une preuve de l’efficacité de ces derniers]). L’hôtellerie n’est pas très éloignée énergétiquement du secteur résidentiel (vos lieux d’habitation) à ceci près qu’il existe une incertitude d’occupation des lieux. Elle peut donc montrer à tous les voies pour parvenir à l’amélioration de l’efficacité énergétique et que celle-ci constitue souvent un investissement rentable. Le certificat étant un instrument très intéressant, il est un argument supplémentaire à l’investissement. Mais pour cela, il est nécessaire que l’information soit diffusée, ce qui est encore en phase de mise en place en Bulgarie.

Rappel de nos positions


mardi 22 janvier 2008

Budget limité - projets ambitieux : pas toujours incompatible en Bulgarie !

Voici la suite de la série bulgare EcoEnergy avec un épisode double qui concentre les aventures de deux villes, Belene et Lom, pour une seule intrigue.

La rue piétone de Belene sous près d'1 mètre de neige

Belene est l’une des plus petites municipalités de Bulgarie avec ses 12 000 âmes. Sa petite taille ne l’empêche pas d’être au cœur de l’actualité énergétique en Bulgarie. En effet, c’est dans cette commune que va se construire une centrale nucléaire dans les prochaines années. Prévue depuis deux décennies, ses travaux ont été maintes fois repoussés au changement de régime puis suite aux adaptations nécessaires aux normes européennes et au choix des investisseurs (qui devrait se terminer fin janvier). Mais nous ne développerons pas plus ce sujet que nous ne connaissons qu’assez peu finalement. Bordant le Danube (frontière naturelle avec la Roumanie), elle n’a pas développé d’activités portuaires du fait de la présence d’îles rétrécissant les voies navigables sur la portion de fleuve qui longe la ville. En revanche, ces îles offrent une grande diversité de flore et de faune, en particulier d’oiseaux migrateurs, qui ont justifié la création d’un parc naturel national. Celui-ci s’est en quelque sorte substitué à l’idée INAdaptée d’un port.

La place principale à Lom

Plus à l’Ouest (près de la frontière serbe) mais toujours sur le Danube, la ville de Lom abrite le 2ème port fluvial bulgare. La municipalité compte 5 villages autour de sa ville. Elle est très agricole, assez pauvre et est considérée par l’Etat comme n’ayant pas atteint un niveau de modernité élevé. En fait, à l’époque communiste, elle fut très industrielle mais après la révolution de 1989, la plupart des usines fermèrent mettant ainsi 80 % de la population active au chômage… Seule une brasserie assez connue en Bulgarie subsiste. Il n’est pas facile de s’en réjouir, mais l’EcoClub de l’une des deux écoles (7-18 ans) de la ville y trouve néanmoins un aspect positif : cela fait de la ville l’une des plus « propres » du pays… Maigre consolation.

M. Petar Dulev entouré de ses gorilles

Ces deux villes nous ont accueillis à elles deux un peu plus d’une semaine de la plus belle des façons. Nous avons pu rencontrer en particulier à Belene : M. Petar Dulev, le maire, Mme Margarita Pernikova (relation publique et autre fonction comme fréquemment dans ces petites villes où l’effectif de la mairie est réduit), et Dochka, une jeune bulgare émigrée à Morlaix (Bretagne) depuis 7 ans avec sa famille et en visite ici.

A partie de la droite : Douchka et Margarita

C’est elle qui nous a aidé à communiquer pendant ce séjour, car peu de personnes parlaient anglais lors de nos visites. A Lom, nous avons également rencontré Mme le maire, Penka Penkova alors que ce sont Rumyena Simeanova (du service « Programme Municipal de Développement ») et Silviya Ivanova (qui était ici interprète) qui ont été nos principales interlocutrices.

Mme Le maire de Lom, entourée de Rumiena à gauche et Silviya à droite

C’est ici que nous ont été présentés plusieurs exemples illustrant le partenariat public/privé dans le cadre d’une réhabilitation thermique de bâtiment public. C’est avec cette expérience acquise que nous pouvons maintenant parler de ce concept assez nouveau (du moins en Bulgarie) de contrat d’efficacité énergétique.

Des débuts remarqués à Lom

C’est à Lom que le premier contrat d’efficacité énergétique a été signé par une ville bulgare. La ville devait réaliser des travaux pour une école maternelle appelée « Chaperon rouge » et ses 180 chérubins. Du fait de l’absence d’isolation des murs et du toit et des fenêtres simplement vitrée en bois, il n’était pas possible pour les deux chaudières « antiques » d’assurer une température confortable dans les bâtiments en hiver. De son côté, la compagnie bulgare ENEMONA, spécialisée dans l’énergie, détenait des informations sur la ville et ses bâtiments. Elle souhaitait aussi dynamiser ses activités en se lançant dans un nouveau type de business, le contrat d’efficacité énergétique. Les compagnies qui proposent ce type de contrat sont appelées ESCO. Nous en avions déjà entendu parler à Brasov et très brièvement à Anderlecht.

Le collège de Belene ayant bénéficié d'un contrat ESCO

Un contrat à multiples facettes

Ce contrat prévoit que, lors d’une réhabilitation thermique, l’investissement de départ est réalisé uniquement par la firme. C’est aussi elle qui réalise les travaux. La ville paie ensuite pendant la durée du contrat sa facture énergétique (fortement réduite) et rembourse progressivement l’investissement sous forme de mensualités. L’établissement des termes du contrat est le résultat d’une équation complexe utilisant l’audit énergétique et intégrant les différentes contraintes de chaque partie ainsi que la contrainte de base du contrat, à savoir que le remboursement annuel est égal aux économies annuelles estimées. Autrement dit, la somme de la nouvelle facture (allégée) et du remboursement de l’investissement est à peu près égale à son ancienne facture énergétique (lorsque l’on ramène cette facture à l’année, car la facture varie d’une saison à l’autre).

Ce contrat est assez difficile ou long à expliquer. Cependant, ChallenGES Tour, qui n’a pas froid aux yeux, est prêt à relever le défi. Accrochez-vous !

Illustration

Voici un tableau issu de l’audit énergétique de la niche de Nestor le labrador, très peu efficace en énergie, quoique très cossu :


Dans le cas de cet habitat, comme dans celui de l’école qui a vu grandir le petit Chaperon Rouge, les signataires du contrat choisissent la combinaison de travaux qui répond le mieux à leurs critères.

Oublions un peu Nestor.

Ici les critères étaient :

Pour l’école :

- l’amélioration significative du confort des enfants et du personnel

- la réduction de la facture énergétique

- un retour sur investissement pas trop long (sans fixer de limites)

Pour la firme :

- la réalisation des travaux d’ampleur significative

- un retour sur investissement rapide (5 ans environ) notamment parce qu’il s’agit d’un projet pilote, et que des résultats sont attendus assez rapidement (afin de pouvoir reproduire ce type de contrat)

- l’implantation dans le décor de la ville (afin de remporter de futurs appels à projet)

Ainsi, dans l’école du chaperon rouge, l’investissement de départ fut de 57 500 €. Le toit et les murs ont été isolés (par l’extérieur), les chaudières remplacées, l’éclairage rénové, les vieilles fenêtres côté Nord remplacées par des fenêtres double vitrées en PVC, les autres ont été seulement réparées. Le contrat est signé pour une durée de 5 ans et 9 mois durant lesquels la ville va payer 840 €/mois et le montant de sa facture énergétique réduite.

A Belene, c’est une école de 700 élèves qui a fait l’objet d’un tel contrat l’été 2006. Les mêmes travaux ont été réalisé mais toutes les fenêtres ont été remplacées et un système automatisé (et relié par satellite à la firme installatrice) de suivi de la température et contrôle des chaudières a été installé. L’objectif est d’atteindre à la fin des travaux une consommation de 82 kWh/m²/an, ce qui est peu (surtout pour un vieux bâtiment).

Le Danube pour vous apaiser

Un résultat garanti

Une notion importante ici est la notion de résultat garanti pour la ville. C'est-à-dire que les deux parties se sont mises d’accords au début sur un taux d’économies d’énergie minimum à réaliser à travers les travaux. Par exemple, dans l’école concernée à Lom, la firme avait garanti 52 % d’économies d’énergie. L’école était donc assurée de ne pas payer plus de 48 % (en énergie) de son ancienne facture. Si tel était le cas, la firme aurait dû payer la différence. Dans un autre sens, l’objectif visé (l’estimation qui servait de base au contrat) était de 56 % d’économie d’énergie. Si cet objectif était dépassé, la ville s’engageait à verser le surplus d’économie à la firme. Ces transferts d’argent sont décidés lors des réunions d’une commission comprenant des membres des deux parties. A Belene, la firme a reçu un petit bonus en 2007 alors qu’à Lom, les résultats attendus ont été juste atteints.

Pour ajuster l’ampleur des travaux à réaliser, essayer d’optimiser ses bénéfices et pour permettre à la commission de prendre ses décisions, la firme contractante suit pendant la durée du contrat la consommation réelle du bâtiment avec l’aide d’experts de la ville.

Ancienne chaudière / nouvelle chaudière : qui est qui ?

Un contrat difficile à négocier qui a aussi ses limites

Vous l’aurez compris, l’estimation des économies d’énergies (et d’argent) constitue un enjeu crucial du contrat. Celle-ci est réalisée à la suite d’un audit énergétique réalisé en général par la firme contractante (ici ENEMONA). Mais comme l’ampleur de ses bénéfices dépend de cette estimation, elle ne doit pas être seule à réaliser l’audit. Ainsi, en général, des experts de la ville suivent cet audit de près afin de s’assurer de son impartialité. C’était le cas à Belene.

Le contrat a aussi ses limites en terme d’efficacité énergétique. Par exemple, à Lom, la firme souhaitait un contrat relativement court, ce qui a eu pour conséquence de limiter l’investissement de départ. Résultat : toutes les fenêtres n’ont pas été changées. Et cet investissement manquant ne sera pas réalisé de si tôt.

Une autre limite de taille est qu’il n’existe pas de législation (du moins en Bulgarie) qui encadre ce type de contrat scellant un partenariat public/privé. Or la ville n’est souvent pas suffisamment armée pour les négociations. Pour cela, il existe des experts en partenariat de ce type (de cabinets privés) mais ils sont très peu nombreux dans ce pays et c’est très cher. Nous avons eu la chance d’assister à une séance de négociation de ce type à Lom pour un projet relativement important de rénovation et de construction d’un réseau de chauffage à distance avec chaudière à paille. C’était en bulgare mais nous avons pu suivre le débat qui fut très intense. Lom était ce jour bien armé. La séance n’a pas abouti et a été reconduite…

Les bouts de chou ici sont maintenant à l'abri des hiver les plus froids

Malgré ses limites, ce concept est prometteur. C’est pourquoi nous avons souhaité en parler ici, quitte à y consacrer de nombreuses lignes. Difficile à négocier, ce type de contrat n’en reste pas moins la seule solution pour de nombreuses villes de rénover leurs bâtiments publics (écoles notamment). Ceci signifie respecter la loi, offrir un confort à ses citoyens, réduire (à terme) sa facture énergétique et réduire (immédiatement) ses émissions de gaz à effet de serre.

jeudi 17 janvier 2008

De l autre cote du Danube

En janvier, on repart d’un bon pied. Après avoir passé les fêtes à Brasov (Laure) et en Bretagne (Thomas), nous avons franchi le Danube pour nous rendre en Bulgarie. Le franchir, oui mais le quitter non. En effet, avant de nous éloigner de ce fleuve, nous avons rendu visite à 3 villes construites qui le bordent : Svishtov, Belene et Lom où nous sommes actuellement.
Scene de vie a Svishtov

Mais pour venir constater l’implication des villes bulgares en vue d’un avenir énergétique plus raisonnable, il nous a fallu enfiler nos capes d’aventurier. Dans un air à -10 ou -15°C, par delà plus d’1 mètre de neige (tombée en moins de 24h), il nous fallut encore décrypter un langage écrit trompeur puisque ici, l’alphabet utilisé est l’alphabet cyrillique. Pour vous donner un exemple, « PECTOPAHT » est « restaurant ». Certes il est plus proche du nôtre que du chinois ou de l’égyptien antique, mais pas du tout immédiat. Mais l’inestimable appui des locaux et des municipalités transforme cette apparente jungle en un parcours finalement peu semé d’embûches.

Ce séjour de 3 semaines en Bulgarie est pour nous l’occasion de serpenter au sein du réseau EcoEnergy (membre collectif d’Energie-Cités). Il s’agit d’un réseau d’ « entités » bulgares (actuellement composé uniquement de villes) impliquées dans l’amélioration de l’efficacité énergétique. Ce réseau est coordonné par EnEffect, centre pour l’efficacité énergétique basé à Sofia (Coфия en Cyrillique) et regroupant des experts du domaine. Nous aurons l’occasion de rencontrer une partie de l’équipe d’EnEffect donc nous en parlerons davantage plus tard.
Mais place maintenant à la première des villes de la série EcoEnergy (saison 1) : Svishtov (Cbищob en cyrillique).



Cathedrale orthodoxe "La Trinite"

Svishtov : un monitoring énergétique payant
Svishtov est une ville de 32 000 habitants qui abrite le 3ème plus important port du Danube. 15 villages autour de la ville font partie de la municipalité. A Svishtov, M. Ivan Mitev (Chef du département « Planning territorial, construction et politique d’investissement » …) et Mme Prodanova (Département intégration européenne et parlant anglais) nous ont fait part de 3 projets contribuant à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à celle du confort de vie. L’idée de ces projets est venue du bon sens de M. Mitev à la vue du suivi des consommations énergétiques. Leur réalisation tient à leur nécessité et leur rentabilité.
Les deux protagonistes cites et Laure

1. Les 420 enfants (de 1 à 7 ans) des 4 écoles maternelles de la ville auront maintenant plus chaud en hiver. En effet, la rénovation thermique (isolation des murs et changement des fenêtres) de leurs écoles a été réalisée en 2007 avec un budget de 50 000 € par école. Les économies d’énergie et d’argent réalisées n’ont pas encore été mesurées (car c’est trop récent). Elles devraient atteindre 50 %. Mais en attendant, l’accroissement du confort s’est déjà fait sentir à l’école, et c’est déjà très important.

Admirez le nouvel isolant


2. Les 120 résidents de la maison d’accueil pour les personnes âgées de la ville se lavent maintenant avec une eau chauffée aux rayons du soleil. 25 panneaux solaires ont été installés sur le toit de la résidence. Grande consommatrice d’eau chaude toute l’année, cette structure était également bien située géographiquement pour ce type d’investissement qui s’est élevé à 16 000 €. Le retour sur investissement est de 4 ans, alors que la durée de vie des panneaux est d’au moins 15 ans. Cet investissement est donc tout à fait avantageux.

Les panneaux solaires enneiges...


3. L’éclairage public a été totalement repensé et rénové en deux temps (2002 pour la ville et 2006 pour les 15 villages de la municipalité). L’ancien était constitué de sources de lumières contenant des métaux lourds dangereux, était vétuste et éclairait autant le ciel que le sol. Dans le cadre d’un programme de l’état, la municipalité a réussi à obtenir le financement intégral du renouvellement de tout l’éclairage public (100 000 €). Si le nombre de sources lumineuses (100 et 150 W) a été multiplié par deux, les économies réalisées atteignent 50 % !


Au-delà de l’intérêt de ces trois mesures concrètes et utiles, nous voulons attirer l attention sur ce qui en est à l’origine : le suivi des consommations énergétiques (monitoring). A Svishtov, il est réalisé depuis 2002 à l’aide d’un programme informatique conçu et donné par EnEffect et de l’implication de différents acteurs (directeurs d’école, …) qui rentrent les montants des factures énergétiques, relèvent les compteurs, … Cette base de données est utilisée pour cibler les priorités d’intervention sur les infrastructures communales ainsi que le type d’intervention à réaliser. Elle permet également de mesurer les effets d’une action, ce qui peut permettre entre autres de voir si celle-ci est suffisante. Se doter d’un système de suivi des consommations est une première étape indispensable vers l’efficacité énergétique. A Svishtov, la suite logique sera la campagne Display® (affichage des performances énergétiques des bâtiments publics) à laquelle prennent part ou vont prendre part cette année 21 villes bulgares. Elle permettra en particulier de sensibiliser les enfants et de prouver à la population locale l’intérêt des travaux de rénovation thermique entrepris par la commune. Ceci pourrait pourquoi pas constituer une source d’inspiration…


L’exemple de Svishtov nous démontre l’intérêt du monitoring des consommations énergétiques. C’est un outil indispensable pour une gestion éclairée des projets ayant attrait à l’énergie dans la ville. On entend ici résonner ce précepte cher au CREM à Martigny « mesurer, comprendre, agir, transmettre ». « Mesurer, comprendre » c’est le monitoring. « Agir » par la réalisation de travaux (ou autres projets). «Ttransmettre » par la communication autour du projet, à travers par exemple la campagne Display®. Si la municipalité offre un cadre parfait pour le monitoring, celui-ci a aussi un intérêt pour d’autres entités (entreprises, ménages,...).

lundi 7 janvier 2008

Happy New Year

Bilingual article

English

More than 4 months after our departure under the sun in Martigny (Switzerland), leaves fell from the trees, night got longer and longer and now a heavy white coat covers the landscape. As you can see, wind has blown in the wind-turbine. During that time, we moved step by step to the Eastern Europe. We are now in the North of Bulgaria (in the city of Svishtov) where it was snowing a lot a few days ago. Roads were impracticable but now the situation is slowly getting better.

Dam of Emosson (Martigny, Switzerland)

Our migration permitted us to discuss with many actors from 13 cities from 8 European countries.

Freiburg (Germany)

The meetings we had in each places helped us to understand the role of cities in the struggle against climate change and in the intelligent management of energy. We also noticed the necessary interactions between the city and its environment (composed of companies, state, associations, society, European Union, energy market …). These fields -the struggle against climate change and the intelligent management of energy- are always growing in complex contexts which change from one country to another, from one region to another, from one city to another. If the involvement of a city toward a sustainable energy policy often relies on a few women and men, we noticed that there are external means to encourage the involvement of the cities as the exchanging of experiments, the rewarding at the European or national level of the good city managements, the participation in European projects, laws about energy. The Energie-Cités association acts in this way at the European scale with its database of good practices, its different projects (Model, Display, Reve Jura-Leman, Imagine…) and the influence it tries to have on a part of the European Commission. At the national scale, the CREM and the “Cities of Energy” associa other tion (in Switzerland), OER (in Romania), EnEffect (in Bulgaria) or FEWE (in Poland), areexamples of those actors which promote sustainable energy in cities.

Place Stanislas (Nancy, France)

Through the ChallenGES Tour project, we identified several actions undertaken by cities which contribute to curb the global warming. After a dressing of information when we come back to France, we will send them to each city we visited and perhaps to others with the help of Energie-Cités association.

Grande place (Brussels, Belgium)

Meanwhile, we wish you a happy new year. Let’s hope that 2008 will be more and more intelligent in the field of energy and rich in involvement and innovation coming from the cities (and others).


The old Rhein (Lampertheim, Germany)

Französich

Plus de 4 mois après notre départ sous le soleil de Martigny (Suisse), les feuilles ont quitté leurs branches, la nuit a pris le dessus sur le jour et aujourd’hui, un manteau épais de neige recouvre tout de blanc. Vous l’aurez compris, de l’eau s’est écoulée dans les turbines hydrauliques, du vent a fait tourner les ailes des éoliennes. Pendant ce temps, nous avons migré étape par étape vers l’Est de l’Europe. Nous nous trouvons maintenant au Nord de la Bulgarie (dans la ville de Svishtov) où s’est abattue une tempête de neige il y a quelques jours. La circulation sur les routes redevient partiellement possible après avoir été sérieusement perturbée.

In Zlin (Czech Republic)

Notre voyage nous a permis de nous entretenir avec de nombreux acteurs de 13 villes de 8 pays européens.

Crakow (Poland)

Ces rencontres nous ont aidés à comprendre le rôle des villes dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans la gestion raisonnée de l’énergie. Nous avons aussi pu constater les interactions nécessaires entre la ville et son environnement (composé de sociétés, de l’état, des associations, de la société, de l’Union Européenne, du marché de l’énergie…). Ces problématiques -que sont la lutte contre le réchauffement climatique et la gestion raisonnée de l’énergie- évoluent dans des contextes complexes et variant d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, d’une ville à l’autre. Si souvent l’engagement d’une ville vers une politique énergétique durable repose sur quelques acteurs de la ville, nous avons observé l’existence de moyens extérieurs visant à encourager l’implication des villes comme l’échange d’expériences, la valorisation d’une gestion durable de la ville au niveau européen, la participation à des projets européens, les lois sur l’énergie. L’association Energie-Cités s’inscrit dans cette démarche à l’échelle européenne à l’aide de sa base de données de bonnes pratiques, ses différents projets (Model, Display, Reve Jura-Léman, Imagine…) et sa voix auprès de la Commission Européenne. A l’échelle nationale, le CREM et l’association « Cités de l’Energie » (en Suisse), OER (en Roumanie), EnEffect (en Bulgarie) ou encore FEWE (en Pologne), sont d’autres exemples d’acteurs promulguant la durabilité énergétique dans les villes.

Presov (Slovakia)

A travers le projet ChallenGES Tour, nous avons identifié plusieurs actions entreprises par les villes qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Après une mise en forme des informations recueillies à notre retour en France, nous les diffuserons à chaque ville visitée et peut-être à d’autres avec l’aide de l’association Energie-Cités.

Sighisoara (Romania)

En attendant, nous vous souhaitons une très bonne année 2008. Gageons que celle-ci sera toujours plus viable, vivable et équitable, dans le domaine de l’énergie. Espérons aussi qu’elle sera marquée par un engagement toujours plus important et des innovations toujours plus nombreuses portés par nos villes autant que par les autres acteurs de la société.