lundi 29 octobre 2007

Une BISE porteuse d’espoir

De mercredi 24 à vendredi 26 octobre, s’est déroulé le Forum BISE. Ce forum réunissait près de 120 acteurs (politiques, économiques, publics, techniques, …) du vaste domaine de l’énergie. Il constituait le 4ème rendez-vous annuel des représentants impliqués dans le projet BISE.

La salle de conférence

Le projet BISE

Ce projet a pour cible les nouveaux états membres ainsi que les Balkans et l’Ukraine. Démarré en 2004, à l’initiative d’Energie-Cités et avec notamment le soutien de l’ADEME et de l’Union Européenne, ce projet vise à encourager le développement d’une gestion énergétique par les autorités locales, au sein des pays cibles. Dotés de passés énergétiques proches, ces pays gagnent à échanger leurs expériences, ce qui a pour conséquence d’harmoniser l’élaboration d’une gestion énergétique durable.

Une création qui n'a rien à voir avec le forum ou Krakow (pas à sa place pour l'instant)

BISE ? Quel drôle de nom…

En 2004, alors que de nouveaux pays intégraient l’Union Européenne, était mise en place la 1ère édition du Forum. Et le mot BISE, évoquant un petit contact de la joue signe de bienvenue, prenait tout son sens en symbolisant l’accueil des nouveaux pays membres par le reste de l’Union Européenne.

Cliché à Krakow

La BISE, petit vent d’Est rafraîchissant, devient porteur d’espoir. En effet, l’intégration de la gestion de l’énergie dans le développement ouvre de nouvelles perspectives plus soucieuses des problématiques du présent et de l’avenir. De plus, la participation et l’implication des différents acteurs présents aux derniers forums témoignent de l’enthousiasme que suscite le processus. Bien sûr, le nombre d’acteurs impliqués est faible devant l’ensemble des acteurs à convaincre, mais l’espoir est permis. De plus, BISE constitue une ouverture vers des pays non membres de l’Union Européenne. C’est le cas de l’Ukraine, et aussi de plusieurs pays des Balkans (Macédoine, Croatie, Serbie, Monténégro, Albanie, Bosnie).

A Krakow, dans le brouillard

BISE et ChallenGES Tour

Pour nous, le forum BISE était une chance. Tout d’abord, d’un point de vue pratique, nous avons pu rencontrer de futurs coopérateurs du projet (avec qui nous étions déjà en contact par mail (en Roumanie et Bulgarie) ou pas (Slovaquie)). Nous avons pu pré organiser nos séjours et ancrer nos passages dans le temps.

demi ChallenGES Tour, Gérard Magnin (Directeur d'Energie-Cités), demi ChallenGES Tour devant un cocotier de Krakow

Ensuite, nous avons pu revoir avec plaisir une partie de l’équipe d’Energie-Cités (Jana, Kinga, Kristina et Gérard) que nous avions déjà rencontrés et rencontrer Christophe pour la première fois. Il ne nous en manque donc plus beaucoup dans notre collection (si vous en avez en double, n’hésitez pas). Ceci nous a fait offert quelques repères dans l’instabilité géographique et de personnes du voyage (qui ne nous gêne cependant pas pour l'instant).

A Krakow, sous le soleil

Les différentes interventions et discussions nous ont permis de prendre la température de la situation énergétique dans ces pays et des actions menées pour l’améliorer. Nous avons pu aussi mesurer l’intérêt d’un réseau et des rendez-vous ponctuels. Ils sont l’occasion de rencontres physiques, d’échanges en direct, ils ouvrent de nouvelles perspectives et permettent d’entretenir les contacts. Et nous avons pu discuter un peu de l'actualité en France (Grenelle de l'environnement) ave Thierry Meraud, coordinateur régional pour l'Europe centrale et de l'Est à l'ADEME).

Enfin, nous avons pu découvrir la superbe ville de Krakow, ou Cracovie. Une ville très agréable, jeune et jolie. Attachante de l’avis de Laure. Nous y avons aussi apprécié les raviolis au chou et au champignon, ainsi que quelques bières. Après jeudi soir, vendredi soir, nous avons été en partager quelques unes dans un pub (« le chien dans le brouillard »). Ce fut aussi l’occasion pour certains de sortir leurs instruments.


Des musiciens, des bières, Helena et Kinga

Une bise à tous…


Pavel, l'ami tchèque, virtuose de l'accordéon
(comme en témoigne la position de ses doigts)

mercredi 24 octobre 2007

Zlin et ses tannières extraordinaires...

Nous faisant un peu dépasser par le temps et rattraper par l’actualité, le blog fait l’objet ces jours-ci d’un certain anachronisme. Voici ici la suite attendue de notre passage à Zlin (République Tchèque), alors que nous sommes maintenant à Crakow (Cracovie) en Pologne. Nous assistons au forum BISE, projet à l’initiative d’Energie-Cités, réunissant plus de cent personnes/personnalités venant des nouveaux pays membres de l’Union Européenne, des Balkans et d’Ukraine. Vous trouvez ici (à la louche) des maires et conseillers, des responsables énergie, et d’agences de l’énergie, une partie de l’équipe d’Energie-Cités, des responsables de réseaux de villes nationaux… Aujourd’hui avaient lieu l’introduction du forum (avec les interventions de Gérard Magnin, directeur exécutif d’Energie-Cités, du maire de Crakow, du président du réseau national d’Energie-Cités en Pologne et maire de Bielsko Biała et d’un représentant de l’ADEME, qui a participé et permis la création du projet BISE), un cocktail et deux interventions rapportant des expériences des villes de Freiburg (Allemagne) et de York (GB).

Voici le prochain épisode : les visites à Zlin

Les maisons vues du Sud

Vendredi 19 : Ce matin, pas de lapin, tout le monde était au rendez-vous. Nous croisons Helena Eidova, elle nous présente à son collègue qui nous présente à Jakub Muroň, travaillant à l’office du tourisme, qui nous accompagnera durant la sortie en parlant anglais, et M. Driver, notre chauffeur pour la sortie. Nous sommes donc montés dans le fourgon pour 6 Km vers une colline de Zlìn en zone plus rurale. Ici, nous allions découvrir un projet original « d’habitations écologiques ». Inspirées de la tanière de Bilbon le Hobbit (dixit Laure), ces maisons utilisent comme matériel d’isolation un … sol (reconstitué). En effet, implantées sur le versant Sud de la colline, ces maisons profitent de l’ensoleillement Est & Sud grâce à de grandes surfaces vitrées. Sur les faces Nord, Ouest ainsi que sous le plancher et sur le toit, elles sont recouvertes de terre (épaisseur de 80 cm sauf dessous : 12 800 Km). Une végétation herbacée orne et stabilise cette terre. Voyez donc les photos.

Les grandes surfaces vitrées

De cette sorte elles sont à la fois bien isolées (la grande quantité de terre possédant une grande inertie thermique) et invisibles pour les attaques de guerriers et dragons en tout genre venant du Nord et de l’Ouest…

Vu par une cigogne de passage

En ce qui concerne les chiffres : selon nos sources ces maisons coûtent environ 2500€/m² à la construction contre 1500 €/m² pour une maison normale. Cependant, ces maisons particulières ont bénéficié d’aides importantes de la part de fonds américains. Elles ont donc coûté 925€/m² à la construction. Les bonnes propriétés d’isolation thermique engendrent des économies d’énergie de 70 %. Elles disposent toutes de quelques m² de panneaux solaires (pour l’eau chaude) et la source d’énergie utilisée pour le chauffage est le bois. L’initiative de ce projet revient uniquement à des privés. Nous n’avons pas encore tous les détails de la mise en place du projet.

Pour vous faire saliver, un petit film est en préparation, et sera bientôt dans les salles et ci-dessous.

Après la découverte de ces maisons exceptionnelles, nous avons profité du temps qui nous restait pour faire un tour dans Zlin, ville profondément marquée par le fameux industriel Tomas Bata (prononcer : « Batia »), dont la chaîne de magasins de chaussures est bien connue en France et dans le monde entier.

Il faut savoir que la ville de Zlin, qui compte aujourd’hui 75 000 habitants, n’était qu’un village banal au début du 20e siècle. L’industriel y implanta ses usines destinées à la production de chaussures et les bâtiments dérivés, créant ainsi un pôle industriel qui développa considérablement la région. Il façonna aussi la ville en y faisant bâtir des milliers de maisons identiques en briques rouges avec jardin pouvant accueillir 2 familles pour l’ensemble de ses 16 000 ouvriers (!!), ainsi que de nombreux bâtiments administratifs du style dit « fonctionnel », et des espaces verts (M. Bata était un visionnaire).

Les maisons Bata comme il y en a des milliers

La ville est aujourd’hui très connue pour cette architecture fonctionnelle. Son unique université, baptisée « Université Tomas Bata » a ouvert ses portes en 2000. Spécialisée en management et en économie, elle est fréquentée par 3 500 étudiants. Une immense résidence universitaire a été construite pour leur hébergement.

Tomas Bata a développé économiquement le secteur tout en garantissant un certain confort de vie pour ses employés.

Aujourd’hui l’ancien bâtiment administratif principal des usines, nommé « bâtiment n°21 », abrite le conseil de la région de Zlin, ainsi qu’un petit musée sur l’industriel visionnaire. L’immeuble fait 17 étages (un des plus hauts gratte-ciels du début du XXe siècle), idéal pour ChallenGES Tour qui ne s’est pas privé de prendre un maximum de photos.

lundi 22 octobre 2007

Zlin : loin des lumières et de la splendeur de Prague, une petite ville au coeur de la Moravie

Après un long voyage qui finalement s'avéra sans souci, bien que nous n'étions jamais sûrs en arrivant à chaque gare, 38 environ, de trouver à la bonne heure le bon train de correspondance et sur le bon quai, nous sommes finalement arrivés à Zlin. En passant, ces voyages en train sont l’occasion de contempler la luxuriante forêt qui parsème les campagnes tchèques. Les feuilles rougies inondées de soleil offrent des tapis orangés et mordorés. L’automne dans toute sa douce splendeur.
Voyez plutot
Une fois à Zlin, le plus délicat a finalement été le moment de trouver notre « Penzion ». Nichée au sommet d’une colline surplombant la ville de Zlin, et cachée au milieu des numéros de maisons mélangés, le 89 côtoyant le 160, elle n’a pas été facile à trouver. Mais ce fut l'occasion d'apprécier la serviabilité des tchèques de Zlin, qui nous ont chacun renseignés avec des moyens linguistiques inégaux (du tchèque+signes à l'anglais approximatif en passant par l'allemand très accentués). Cette fameuse Penzion est simplement un hôtel sans réception avec cuisine à disposition et une propriétaire qu’on aperçoit de temps en temps (et avec un chien de garde ou de compagnie dans le jardin). L’ambiance n’est pas des plus erasmusienne qui soit, mais on y est tranquille.
La penzion susdite
Concernant notre accueil à la mairie de Zlin, nous ne savions pas à quoi nous attendre. En effet, notre contact, Mme Helena Eidova, la directrice du cabinet du maire, n’avait pas répondu à nos derniers mails précisant nos dates d’arrivée, etc… Nous avions décidé de venir malgré tout et d’organiser notre séjour sur place. Nous avons donc été à la mairie le lendemain de notre arrivée (le jeudi 18 octobre) et par chance, nous avons pu croiser Helena Eidova. Aidée de la copie du mail qu’elle nous avait envoyé quelques mois plus tôt et signifiant l’intérêt de la ville de Zlin pour notre projet, celle-ci s’est rapidement souvenue de nous. Elle nous a expliqué qu’elle n’avait reçu aucun de nos derniers mails. Elle n´était pas au courant de notre arrivée et n’avait rien pu préparer. Nous tombions en plus plutôt mal car des généraux kenyans ainsi que les ambassadeurs hollandais et français étaient de passage à Zlin.
La mairie de Zlin


Dans la ville de Zlin

Malgré l’apparente insolvabilité de la situation, il ne fallut que quelques minutes et un coup de fil à Mme Eidova pour nous organiser une visite le lendemain matin et une rencontre avec les responsables de la mairie pouvant nous renseigner le lendemain après-midi, avec en prime sa fille dans le rôle de l’interprète tchèque-français ! Dans le prochain épisode, nous vous raconterons cette intense journée.

Dans la ville de Zlin


Zlin vue de haut et son usine producrice de nuages

dimanche 21 octobre 2007

On annonce : 2 nouveaux articles

Alors que nous sommes à Zlin, mais en repartons mardi pour Cracovie, voici quelques nouvelles récentes... Nous avons eu notre première petite averse de neige vendredi soir.

Attablés dans un bar (seul endroit où on a trouvé un accès Internet à Zlin ce dimanche), une bière à la main, nous avons pu envoyer deux articles pour nourrir ce blog qui commençait à avoir faim.

Vous trouverez une conclusion de notre passage à Lampertheim et un résumé de notre visite à Prague.

Prague en un éclair

A près de 400 km de la paisible petite ville de Lampertheim, nous avons rejoint Prague, la fameuse. Après avoir mis les pieds dans de nombreuses petites et grandes gares, allemandes et tchèques, nous avons découvert Prague, pour la première fois pour Thomas et pour la 3e pour Laure, au commencement de la nuit. Notre auberge ne fût pas difficile à trouver par chance.

Le lendemain était libre. Nous avons donc pu en profiter pour nous livrer à notre activité favorite : découvrir la ville. Voici quelques images qui parleront plus que des mots :





Le Hall de notre Hôtel à Prague (et c'était le meilleur marché) C'est splendide.



La vue des toilettes de l'hôtel



Une barque et son environnement à Prague (comme c'est beau)



Un pont à Prague (qu'il est beau)

Le lendemain, mardi 16 octobre, fut l’occasion de rencontrer deux personnes qui nous avaient auparavant bien aidés dans la recherche d’une ville en République tchèque. Il s’agit de Pavel Houzvicka et Antonin Tym.

Le service taxi de l'hôtel

Nous avons retrouvé Pavel à la gare puis nous nous sommes retrouvés autour d’une bonne bière tchèque, la Krusovice… Nous avons passé un très agréable moment avec lui. Pavel travaillait jusqu’à présent pour l’ONG Porsenna. Porsenna a pour but d’informer et de conseiller les villes sur tout ce qui touche à l’énergie.

Porsenna est partenaire d’Energie-Cités.

Pavel a dû quitter récemment Porsenna pour des raisons familiales.

Nous avons ensuite retrouvé Antonin en soirée. Il voulait nous emmener dans l’un des meilleurs bars à bières de Prague, mais celui-ci était complet. Nous nous sommes donc retrouvés dans un bistrot typiquement tchèque où nous avons tout de même dégusté bière et plat tchèque.

Antonin travaille pour l’association HCCZ (Healthy Cities in Czech Republic). Cette association a été créée en République tchèque en 1994 suite au lancement du projet WHO Healthy Cities, projet élaboré par WHO (The World Healthy Organization). HCCZ regroupe plusieurs centaines de villes, communes, régions et microrégions tchèques. C’est actuellement l’unique association de villes dont les domaines de promotion sont le développement durable, la santé et la qualité de vie, sans oublier la participation des citoyens. Les membres s’engagent ainsi à respecter la « méthodologie HCCZ », support pour un développement stratégique de la ville, afin d’atteindre les attentes évoquées dans les documents internationaux : Health 21, Agenda 21, NEHAP.

Ceci signifie s’engager à développer une ville en tant que lieu de qualité et agréable pour y vivre, sur la base d’un accord avec les citoyens. Le but est de faire des villes une véritable maison pour ses citoyens. HCCZ propose une aide aux villes afin de prendre les mesures nécessaires pour atteindre ces buts. L’association met en particulier à disposition une base de données recensant les bonnes pratiques,et informant sur les fonds européens pouvant être utilisés par la ville.

L’équipe est jeune et dynamique. Le nombre de membres ne cesse d’augmenter (3 à 5 nouveaux membres par an).

La place à Prague (Beau)

D’autre part, nous avons appris que l’actuel ministre de l’environnement tchèque, très dynamique, était du parti des Verts, ce qui selon Pavel, est de bon augure pour la suite.

De plus, la République tchèque peut bénéficier d’importantes aides européennes. Jusqu’à 90% des frais des projets allant dans le sens des économies d’énergie ou du développement des énergies renouvelables peuvent être assumés. Un nouveau programme de fonds vient de sortir pour la période 2007-2013, les villes doivent maintenant en prendre connaissance pour en bénéficier.

La vue de notre chambre à Prague

Après cet aperçu sur quelques aspects de la République tchèque, nous avons quitté Prague le mercredi 17 au matin pour rejoindre la ville qui devait faire l’objet d’une étude plus approfondie, la ville de Zlin.


Au revoir Lampertheim

Nous avons quitté Lampertheim, mais avant de vous parler de la République Tchèque, nous souhaiterions délivrer encore quelques informations :


Quelques mots d’appréciation sur notre passage

Nous avons apprécié ce séjour dans la petite ville résidentielle allemande. La proximité avec un affluent du Rhin, lui offre un cachet intéressant mis en valeur notamment par une réserve naturelle. Cette proximité lui impose aussi certaines contraintes : une partie de la ville est située sur un marais asséché, d’où une humidité importante ; et elle doit se prémunir face aux crues importantes. En ce moment, un grand projet d’aménagement occupe Alexander Ochmann. Il est financé en partie par le programme Interreg de la Commission Européenne. Il permettra à la ville de se prémunir des crues centenaires, qui pourraient avoir des conséquences dramatiques étant donné l’activité humaine (industrie et habitat) développée ici (notamment des industries chimiques). Cela pose le problème de la gestion des catastrophes dîtes naturelles. Elles sont appelées catastrophes pour les dégâts qu’elle provoque sur l’ensemble des activités de l’homme. Elles seront amenées à devenir plus fréquentes de part l’extension géographique de l’activité humaine et le réchauffement climatique. C’est en partie ce pourquoi ce projet d’aménagement du lit du Rhin a été mis en place.

Un champ dans le lit majeur du vieux Rhin

D’autre part, nous tenons à souligner l’excellent accueil qui nous a été réservé. Alexander Ochmann a notamment organisé et suivi la plupart de nos rencontres. Nous en profitons pour rappeler que l’accueil dont nous avons bénéficié dans chaque ville a été excellent, et que cela est remarquable.

Enfin, dernière remarque, Lampertheim est une petite ville comme il en existe probablement de nombreuses en Allemagne. Dans le cadre de notre recherche d’initiatives reproductibles, c’était donc un exemple intéressant puisqu’il réunissait très peu de conditions particulières.

Voici (ci-dessous) les deux derniers points que nous voulions développer : la remise de 2 bagues solaires et l'expérimentation d'un moteur de production d'électricité à la station d'épuration.



Le vieux Rhein en fin de journée

L'agence de l'énergie du coin

Lampertheim ne dispose pas d'agence locale de l'énergie. L'agence de conseil la plus proche se trouve à Heppenheim, à 25 km de Lampertheim. Grâce à Alexander Ochman notamment, nous avons pu rencontré nous y rendre pour rencontrer l’un des trois acteurs de cette agence.

Rendez-vous à Heppenheim pour discuter avec Claudia Felske de SEBZ, le service de conseil en énergie du Kreis Bergstrasse (cf. article précédent) et de ses 260 000 habitants. Une agence de l’énergie est globalement « un centre d’information » sur l’énergie. Elle peut aussi réaliser certaines prestations dans le domaine de l’énergie pour des particuliers, des entreprises ou les collectivités locales. C’est le cas du SEBZ à Heppenheim. Il est composé d’une secrétaire et deux spécialistes de la question énergétique. L’un des deux est donc Claudia Felske. Elle est chargé des relations avec le public et est spécialiste dans le domaine de la construction. Son collègue, M. Bernd Müller, est spécialisé dans les systèmes de chauffage.

Claudia a de nombreuses missions. Elle accueille les habitants qui souhaitent entreprendre des travaux de rénovation ou installer des panneaux solaires chez eux. Elle va chercher à les motiver et les orienter, en utilisant en particulier l’argument économique, afin qu’ils entreprennent ces travaux. Elle organise aussi des conférences ou intervient dans celles-ci à la demande de commune du Kreis Bergstrasse, organise des activités à destination des enfants afin de les sensibiliser, ils éditent annuellement un journal de l’énergie et du climat à disposition dans les mairies

Cet organisme propose des conseils neutres et gratuits. Toute la population du Kreis y a accès, mais seul un faible pourcentage de celle-ci fait appel à ses services. A ce propos, il existe probablement une agence de l’énergie près de chez vous. Cette agence existe depuis 16 ans, et était à l’origine une association privée de conseil sur l’énergie solaire. Aujourd’hui, l’agence est financée par le Kreis et les communes du Kreis qui sont dîtes côtisantes.


Un petit , petit, petit port sur le vieux Rhin

Revenons à Lampertheim ...

Messieurs Ochmann (service environnement et assèchement de la ville) et Köthe (chef du service bâtiments) ont aussi un rôle de conseillers auprès de la population et de la mairie. Cependant, l’énergie n’est pas leur seul domaine d’intervention. De plus, ils ne sont pas aussi indépendants que le SEBZ. Leurs conseils ne sont peut être pas toujours aussi bien entendu que lorsqu’ils sont prodigués par quelqu’un de l’extérieur, comme le SEBZ…

M. Ochmann est notamment responsable du « Forum Energie & Umwelt » (« Energie et Environnement »). Ce Forum donne lieu à une exposition conférence, deux à trois fois par an. Plusieurs thèmes y sont traités à destination du public ou de spécialistes, comme : la construction et la rénovation du présent tournée vers l'avenir (construction passive et à basse consommation, rénovation des anciens et nouveaux bâtiments), utilisation et distribution des énergies renouvelables. Mais il est à déplorer que ce type de manifestations ne suscite qu'un faible intérêt de la part de la population. Il n'y eut que 20 à 30 personnes lors de l'exposition sur les maisons passives.



Un bâtiment de ferme sur lequel reposent des panneaux photovoltaïque

Un projet pilote sur la station d’épuration de la ville

La station d’épuration (STEP dans le jargon) de la ville, produit lors du traitement de l’eau des boues d’épuration. Ses boues composées en grande partie de matière organique peuvent être digérée par des bactéries. Selon les conditions (température, nature du substrat, …) de la digestion, certains types de bactéries sont plus ou moins actifs. Si le digesteur est maintenu à 35-40°C dans des conditions anaérobies (sans oxygène), certaines bactéries productrices de méthane peuvent se réserver une belle part du « gâteau boueux ». Le méthane étant un combustible tout à fait intéressant, ce type de digestion est souvent recherché.

A Lampertheim et à Martigny, les stations d’épuration que nous avons vu pratiquaient toutes deux ce type de digestion. Le méthane récupéré est alors utilisé dans un moteur qui peut produire de la chaleur et éventuellement de l’électricité. A Martigny, les deux étaient produits. La production d’électricité couvre 12 % des besoins de la STEP, celle de chaleur permet de maintenir le digesteur à 35-40°C toute l’année.

A Lampertheim, un tel projet était à l’étude. Mais lors du choix du moteur, il s’est présenté l’option d’un moteur « expérimental » : le moteur stirling. Il fonctionne avec un seul cylindre et avec une source de chaleur dont la température est peu élevée (50°C). Ce moteur fonctionnait déjà correctement avec le méthane récupéré de la fermentation des déchets solides. Il n’avait pas été testé avec le méthane des stations d’épuration. Le développeur de ce moteur donc pu le tester dans ces conditions. La STEP fournit le gaz, le développeur installe tout le système nécessaire. Il s’est avéré après un (dys)fonctionnement de quelques mois que le gaz produit n’est pas assez pur pour un tel moteur. Cependant, cet expérience n’a rien coûté à la STEP (éventuellement un manque à gagner). Il sera de plus prochainement installé : soit un filtre pour le méthane (coûteux), soit un nouveau moteur fonctionnant différemment.

Voilà donc les deux derniers points que nous voulions développer sur le passage du projet dans la petite ville allemande.



La (petite) place du marché de Lampertheim

Merci donc à Lampertheim et à ses habitants de nous avoir accueilli et auf wiedersehen.

vendredi 12 octobre 2007

Lampertheim et Prix Nobel de la Paix

Alors que nous repartons dimanche pour Prague, voilà quelques nouvelles et images de ce coin de l’Allemagne. Mais avant, nous venons d’apprendre que le Prix Nobel de la Paix a été attribué conjointement cette année à « deux » acteurs importants de la prise en compte du problème du changement climatique.

La place du marché à Heppenheim

Tout d’abord Al Gore, qui a été à l’initiative, a produit et assurer la promotion d’un film : « Une vérité qui dérange » (titre français). Ce film avait pour but de présenter au grand public les effets du changement climatique afin de l’attirer son attention sur ce phénomène. Il a ainsi contribué à la sensibilisation du peuple planétaire (puisque ce film a été diffusé aux quatre coins du monde). Ensuite, le GIEC, ou IPCC en anglais. Le Groupe d’expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, réunit comme son nom l’indique, 600 experts (économistes, scientifiques, politiques, …) de 40 pays afin d’établir des constats et perspectives sur l’évolution du système climatique.

Pause détente : vu à Lampertheim

Réunis en 1995, 1999, 2003 et 2007, ces groupes ont rédigé à chaque fois trois rapports (au sein de trois groupes de travail). Ces rapports traitent des effets, origines, mesures à prendre concernant l’évolution du climat sur terre. Contrairement aux autres réunions (durant lesquelles des tendances se dégageaient, de plus en plus fortes), cette année les réunions ont fait l’objet d’un large consensus : « Le réchauffement du système climatique est sans équivoque » concluait un rapport. De plus, il y a 90 % de chance que la combustion des carburants fossiles (principale source d’émission de gaz à effet de serre) entraîne des vagues de chaleurs plus importantes et plus de pluies torrentielles.
Ce large consensus est fondamental pour la prise de mesure aux échelles internationales, nationales et locales. Ces rapports permettent aux politiques de se baser sur un travail d’experts n’étant plus discuté que par quelques scientifiques et des lobbys influents aux Etats-Unis.
Ce prix Nobel attribué aujourd’hui contribue à son tour à accentuer la reconnaissance de ce phénomène et à appeler à un renforcement des efforts.

Jolie ruelle à Heppenheim

Après cette parenthèse internationale, voici donc les nouvelles locales :

Le « complexe piscinier » et son mode de chauffage…
Lampertheim dispose d’un complexe de bassins pour la baignade. D’une surface totale de 12 ha, ce complexe comprend un grand étang, deux piscines extérieures contenant 4000 m3 d’eau et une piscine intérieure de 360 m3. Ce complexe est géré par une société, filiale de la mairie de Lampertheim. Le système de chauffage est ici particulier. En effet, la société a signé un contrat avec un fournisseur qui lui apporte toute l’énergie nécessaire au chauffage. Ce fournisseur a en effet décidé (stratégiquement) d’implanter une grosse unité de cogénération sur le site de la piscine.

Pause détente n°2 : Chemin vers la piscine

Une unité de cogénération est un moteur qui produit, à partir d’un carburant (gaz, fuel, …) de l’électricité (avec un rendement de 20 % par exemple), et qui valorise une partie de l’énergie restante (à hauteur de 60 % par exemple, qui se trouve sous forme de chaleur). Ainsi, la chaleur (récupérée de la fumée de combustion et par un système de liquide de refroidissement), habituellement perdue, est ici vendue. Ce procédé améliore fortement le rendement énergétique d’un moteur. Dans notre cas, il s’agit d’une unité d’une puissance de 420 kW pour l’électricité et de 420 kW pour la chaleur. Un tel moteur ne peut fonctionner que si la chaleur est utilisée. C’est pourquoi la piscine est une aubaine pour le fournisseur, qui gagne de l’argent grâce à la production d’électricité verte (car le combustible est un biocarburant, issu du colza et qu’il s’agit d’une unité de cogénération), et trouve un puit de chaleur pour toute l’année qui achète la chaleur sous-produite (la vente de chaleur ne constitue en soi pas une réelle source de revenue ici).

Pour la société de la piscine, c’est aussi une chance car le contrat est très avantageux, il permet de chauffer les piscines extérieures en été, mais aussi légèrement en hiver pour éviter qu’elles ne gêlent, et ne demande aucune intervention sur les infrastructures de chauffage.

Bâtiment du conseil à Heppenheim


2 projets de communication originaux

1. Pour le premier, une tombola fut organisée pour les habitants. A gagner : quelques photographies de leur maison avec un appareil thermographique. Cet appareil permet de détecter l’intensité des pertes de chaleur partout sur la surface extérieure de leur habitat. Les zones de mauvaises isolations sont ainsi mises en évidence, ils pouvaient alors éventuellement s'engager à y remédier.

2. Un projet organisé pour les enfants est aussi très intéressant. Les élèves des collèges de Lampertheim ont été chargés d’une véritable « chasse aux trésors ». A la suite d’un pari entre une personnalité du monde de l’énergie solaire et d’un conseiller de la communauté (de communes) de Bergstrasse (regroupant 22 communes dont Lampertheim), ils ont été amenés à compter le nombre de panneaux solaires présents dans la commune et de totaliser leur surface. Ceci a permis à la ville de connaître cette surface et aux enfants de se sensibiliser. Le nombre de m2 de panneaux solaires par habitant a ainsi été estimé à 0,3 m2 par habitant. Le pari portait sur la surface de panneaux dans tout le Bergstrasse : est-elle plus importante que la surface de la centrale de panneaux photovoltaïques la plus grande du monde (46 000 m2 soit 8 terrains de foot) ? Le pari a été gagné par le conseil du Bergstrasse et par les enfants.


La prochaine fois, nous conclurons sur Lampertheim en vous racontant comment nous nous sommes vus décerner deux pin’s solaires, mais aussi un projet pilote sur la station d’épuration…

Les magnifiques pin´solaires (le beau c´est le mien (Thomas), à droite)

Enfin une petite prouesse technique, c´est aussi pour tester la mise en ligne de vidéo :



Visiblement, c'est pas encore au point...

mardi 9 octobre 2007

Lampertheim : entre ville et campagne

Après quelques petites péripéties, nous avons fini par arriver à Lampertheim mercredi dernier au soir, après une journée de voyage depuis Bruxelles. Et c’est avec plaisir que nous avons été amenés depuis la gare à notre nouvel appartement, par notre hôte, en personne. Nous habitons donc chez M. Decker, grâce à la mairie de Lampertheim qui nous a gracieusement offert ce logement.

Notre logement (non c´est une blague c´est la maison du conseil municipal)

Notre accueil à Lampertheim, 30 000 habitants, commençait bien. Et ceci a continué le lendemain matin, alors que nous avions rendez-vous avec notre interlocuteur à Lampertheim, M. Alexander Ochmann, ingénieur conseiller municipal, du service « Umwelt und Stadtentwässerung » (Environnement et assèchement de la ville). Celui-ci avait fait venir deux autres responsables : M. Michael Köthe, Fachdienstleiter in Fachdienst Hochbau (Chef du service bâtiments) et M. Dirk Eichenauer : Fachdienst Kultur, Jugend und Vereine (Service culture, jeunesse et association).

Notre première rencontre (respectivement M.Köthe, M.Ochmann, M.Eichenauer et Mlle Alba)


Nous nous sommes tous présentés et avons ainsi fait connaissance. Une fois de plus, ils étaient très curieux de savoir la raison qui nous avait poussés à choisir Lampertheim plutôt qu’une autre ville…

Sachez enfin que Lampertheim est jumelé avec 6 villes européennes dont Dieulouard et Ermont (95, patrie de Gaël, pour l’instant en Chine).


Petite présentation de Lampertheim

La ville de Lampertheim se trouve dans le Sud-Ouest du land de la Hesse, dans « l’arrondissement » de Bergstrasse, « rue de la montagne », au creux de différentes forêts (Forêt Noire, Vosges…). Elle se trouve à égale distance de Mainz (Allemagne, marque de ketchup ...?) et Bâle (Suisse), et proche de la ville de Manheim.
La ville est implantée au bord d'un bras du Rhin, « Vieux Rhin ». C’est une ancienne zone de marécages, qui nécessita des opérations d’assèchement. Les sols sont donc sableux et permettent la croissance de plantes fragiles comme les asperges, qui font aujourd’hui la renommée (locale) de la ville. Une « Reine des asperges » est ainsi élue chaque année. L'activité agricole de Lampertheim est ainsi plutôt dynamique. La ville ne se caractérise par aucune spécialité industrielle.

Le vieux Rhin

L'habitat de la ville est plutôt étalé. Les bâtiments municipaux se concentrent autour d'un petit centre. Lampertheim est une ville essentiellement résidentielle. Son attractivité provient plus du confort de vie qu'elle propose que des opportunités de travail dont elle dispose.

Venons-en au compte-rendu de notre rencontre

Les maison en colombages sont légions

La ville de Lampertheim ne dispose pas de « commission développement durable » comme à la Communauté Urbaine du Grand Nancy, ou de « cellule développement durable » et d'un responsable énergie comme à Anderlecht, mais de deux ingénieurs travaillant pour la mairie, Messieurs Ochmann et Köthe cités responsable de mettre en place des projets dont certains peuvent avoir pour conséquence de limiter les émissions de gaz à effet de serre de la ville.



Le vieux Rhin sous un matin mystérieux

Un pas important pour la commune a été la participation au « projet de protection du climat » du « réseau des trois villes », « 3-Städte-Klimaschutzprojekt », pour les villes de Lampertheim, Vierheim et Lorsch. Ce projet a été mené suite à un appel à projet du Land de Hesse (financement de 3 millions d'€). Le but de ce réseau était de prendre des mesures communes afin de favoriser les économies d'énergie, d'augmenter l'efficacité énergétique des bâtiments, et l'utilisation des énergies renouvelables. Les travaux principaux concernaient l'incitation de la population à l'isolation de leur habitat et la formation de personnel en isolation, énergie renouvelable et construction basse énergie.
Ce projet a fait l'objet d'un rapport détaillé, montrant ses réalisations, ses défauts... (que nous allons tenter de déchiffrer...)

Nous raconterons la suite dans un prochain épisode pour ne pas générer d’indigestions de mots chez vous, lecteurs. Sachez tout de même que nous vous dirons comment la piscine municipale est chauffée, quelles sont les activités de l’agence de l’énergie la plus proche (pas à Lampertheim), nous vous décrirons deux projets de communication originaux, … (vous saurez patienter ?)


Des moutons dans le lit majeur du vieux Rhin

Pour finir, comme la mode est au clin d’œil (ici pour le projet Tour Europagro), quelques mots sur ce qui entoure en partie Lampertheim : son agriculture (nous avons pu, avec plaisir, en avoir un aperçu). Les cultures spéciales sont la règles ici (asperge, comme citée précédemment, carotte, salade, épinard, pelouse de terrains de foot, ). (Ce que ne traduisent pas les photos choisies)

Quelques cultures à deux pas de la ville
Mais la production d’énergie est aussi une spécialité des agriculteurs ici. En effet, tous les grands toits des bâtiments agricoles sont recouverts de panneaux photovoltaïques. Etant donné le prix de rachat de l’électricité produite ainsi en Allemagne, ceci s’assimile à un placement plutôt avantageux. Cependant, nous ne savons pas encore si ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui investissent dans ces structures. Nous avons aussi eu vent d’un agriculteur du coin qui, en plus d’avoir mis en place une grande surface de panneau, s’est associé à une société de production d’énergie par cogénération. Les deux unités installées fonctionnent avec le biocarburant que produit l’agriculteur, elles sont d’une puissance de 400 kW (pour l’électricité). Cet agriculteur est donc un producteur « d’énergie » ! Nous laisserons Yann et Ambroise réfléchir sur la durabilité de ce type d’exploitation…

vendredi 5 octobre 2007

Un petit bilan du passage à Anderlecht

Alors que nous quittons Bruxelles pour Lampertheim, l’heure est venue de dresser un bilan de notre venue en Belgique.

La commune d’Anderlecht, l’une des 19 communes de la région Bruxelloise, nous a dévoilé quelques uns de ses aspects. Les différents acteurs administratifs pouvant être impliqués de près ou de loin dans la problématique des émissions de gaz à effet de serre ont fait preuve d’une grande disponibilité à notre égard.
Un parc de verdure et d´eau à Anderlecht

Nos rencontres à Anderlecht et un petit résumé de ce qu’elles ont pu nous apporter :

Nous avons tout d’abord rencontré M. Sébastien Coulon, le tout récent responsable « énergie » du service « Infrastructures communales », dont nous vous avons déjà parlé. Son poste a été créé dans le cadre du projet PLAGE (retrouvez plus de détails à ce sujet dans le précédent article intitulé « Bienvenue en Belgique »). Au-delà d’une présentation générale du contexte belge, il nous a expliqué la démarche mise en place récemment par la commune afin de instaurer une logique dans la gestion énergétique des 160 bâtiments publics.


Station Cambio sur la place de la mairie à Anderlecht, un système efficace de voitures partagées (Statistiques à Bruxelles : une telle voiture est utilisée 10 h par jour contre 1 pour une voiture de particulier)

M. Gosset est le représentant du service « mobilité » d’Anderlecht. Il nous a expliqué comment s’est mis en place en 2005 le plan communal de mobilité et son intérêt. La commune faisait partie des premières à en avoir établi un. Il s’agit d’un rapport présentant le constat de l’offre (et dans une autre mesure de la demande) en déplacement sur la commune, les scénarii d’amélioration en accord avec des objectifs fixés auparavant par la commune et les mesures à prendre pour réaliser ces améliorations. Ce plan permet à une municipalité d’organiser l’amélioration de son réseau de transport (tout moyens compris, stationnement compris). Anderlecht est une zone de transit importante entre l’extérieur et l’intérieur de Bruxelles (proche du « Ring », la ceinture autoroutière entourant Bruxelles). Ce plan est réalisé sur appel à projet par un bureau d’étude.
Illustration de la volonté de développement du vélo, cependant, le uccès n´est pas encore franc

Un « Plan de Déplacement d’Entreprise » a aussi été mis en place (obligatoire pour les entreprises d’une certaine taille). Il s’agit d’étudier les déplacements (dont domicile-travail) du personnel communal et de permettre aux employés d’utiliser des moyens de transport doux pour leurs déplacements professionnels. Ainsi, la commune s’est abonnée aux systèmes de prêt de vélo, de voitures et propose des titres de transport en commun (pour les déplacements professionnels). Nous nous arrêtons là par souci de concision, mais d’autres points nous ont intéressé dans le domaine de la mobilité à Anderlecht. Anderlecht est bien desservie par les transports en commun et 60 % des ménages possèdent une voiture (c’est élevé, mais parmi l’un des plus bas à Bruxelles).

Illustration de l´encombrement des routes (ici un carrefour à Anderlecht)

M. Demol, responsable du service Urbanisme nous a aussi accueilli. Il est apparu que ce secteur très complexe n’intégrait en général pas pour l’instant la problématique énergétique à sa gestion. La gestion urbanistique se base sur le Plan Particulier d’Affectation du Sol qui est accompagné de prescriptions ainsi que d’un rapport d’incidence environnementale. Il permet d’organiser les constructions et rénovations en imposant des critères (surface de bâtiment, type de bâtiment, hauteur, nature de l’occupation du bâtiment, surface d’espace vert, …). C’est donc un outil très intéressant. Dans un futur quartier, il est prévu que ce plan prévoit un cahier des charges de construction en éco-habitat. Signalons qu’un bâtiment passif fut en projet sur la commune, mais les lourdeurs politiques ont empêché sa construction.

Notre rencontre avec M. Demol


Plan d´affectation du sol par la région sur la commune d´Anderlecht

Sophie Ronsse est « éco-conseillère » dans la commune d’Anderlecht. Elle est donc chargé de répondre aux questions des habitants concernant l’environnement (déchet, énergie, éco-consommation, …). Les questions concernent le plus souvent les conditions d’attribution de subvention par la commune. La commune a en effet mis en place un système de primes (exemple pour un chauffe-eau solaire : 500 €) complémentaires des primes de la région Bruxelloise. Elle effectue aussi de la sensibilisation et gère le label « éco-dynamique » pour les bâtiments communaux qui l’ont obtenu (deux sites).

Enfin, à Anderlecht, nous avons rencontré Marie-Hélène Streurs, de la cellule développement durable. Embauchée pour mettre en place un Agenda 21, elle s’est ré-orientée vers la présentation de réponses aux appels à projet fédéraux et régionaux du fait de l’instabilité politique (élections et changement du conseil, décès du maire). Elle travaille pour essayer de rendre concret le développement durable dans la commune. Nous l’avons rencontrée pendant une formation qu’elle avait organisée pour les travailleurs sociaux de la commune. Cette formation s’inscrit dans un programme de sensibilisation aux économies d’énergie. Ce programme comprend aussi une formation à destination des personnes précarisées, une opération de sensibilisation dans trois écoles de la commune et une fête de clôture (courant octobre). Elle va maintenant se charger de mettre en place un projet d’Agenda 21, en réponse à un appel à projet régional.

Une rue à Anderlecht

Quelques remarques générales sur ces rencontres
· Nous nous sommes rendus compte du rôle important du pouvoir politique au sein d’une commune. Tous les projets doivent être soumis au conseil ou au collège communal.
· Nous avons pu en savoir plus sur les modalités d’application du projet PLAGE dans d’autres communes de Bruxelles (Ixelles et Watermael). La situation est ainsi bien différente d’une commune à l’autre. Bien que cela a un intéret, nous ne le détaillerons pas ici.
· Nous avons perçu que la commune n’est pas seule compétente sur son territoire, que la région a un rôle très important et que des associations peuvent jouer un rôle dans la gestion de la commune. Nous avons alors cherché à en savoir plus sur la région et son rôle.

A propos de la région
La région possède un grand service environnement : «Bruxelles Environnement» (anciennement l’IBGE) dont les compétences sont multiples. Ce service dispose d’un site Internet très fourni. Nous avons aussi pu nous rendre sur leur site de travail.
Dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité, voici un tram polaire, tramway de sensibilisation aux transports en commun et leur imtéret en terme d´économie de CO2
« Bruxelles Environnement » édite de nombreux fascicules de communication, possède une cellule info (répondant aux appels de particuliers notamment), est chargé de distribuer une série de primes (pour la mise en place de chauffe-eau solaire et pour la réalisation de travaux d’isolation sur sa maison notamment), organise des conférences, coordonne le projet « défi-énergie », organise des actions de sensibilisation (comme la journée sans voiture le 23 septembre dans le cadre de la semaine de la mobilité)… Ils ont une action auprès des particuliers et des entreprises. Elle met aussi à disposition des « facilitateurs d’énergie » (gratuitement) dans les domaines du logement collectif, du tertiaire, des énergies renouvelables et de la cogénération. Ils répondent à des demandes, offrent des conseils, réalisent quelques audits énergétiques par an. Ce sont des bureaux d’études qui répondent à un appel à candidature de Bruxelles Environnement pour effectuer ce travail. Nous avons rencontré M. Fronhoffs (facilitateur d’énergie pour les logements collectifs) à ce sujet. Il nous a expliqué ce travail notamment. Les demandes augmentent de façon exponentielle ((enfin pas rigoureusement) 40 en 2005, 500 en 2006, 1000 estimées en 2007).
Le soleil se couche aussi à Bruxelles...

Comme d’habitude, nous aurions des « milliards de choses » à raconter encore. D’ailleurs l’une des difficultés de ce travail sera de dégager certaines informations importantes (et sur des données reproductibles) de toutes ces rencontres, qui se sont réalisées grâce, répétons le, à l’excellent accueil qui a été le plus souvent réservé au projet, même si nous n’avons pu rencontrer de personnes du ministère (régional) et d’élus municipaux.