vendredi 5 octobre 2007

La crise politique en Belgique

La Belgique est, depuis juillet 2007, au cœur de l’actualité en Europe. La raison ? L’échec de M. Leterme dans la mise en place d’un gouvernement et l’ombre qui a plané sur le pays au sujet d’une scission entre les Flandres et la Wallonie, plaçant dans le même temps Bruxelles, en situation totalement incertaine.

Drapeau étendu au balcon dans une rue Bruxelloise


La Belgique est partitionnée en trois régions :
- Les Flandres, au Nord de la Belgique, comptent environ 6 millions d’habitants néerlandophones et une économie actuelle florissante (taux de chômage de 6%). Dans le passé (notamment lors des exploitations minières), c’était à l’inverse une région en situation difficile.
- La Wallonie, au Sud, compte environ 3 millions d’habitants francophones. Sa situation économique actuelle est moins bonne (taux de chômage plus élevé [proche de 10 %], PIB/habitant moins élevé, …). Historiquement, l’économie Wallonne dominait la Belgique.
- La région Bruxelloise (19 communes formant un ensemble urbain dont Anderlecht) est un « îlot » dans les Flandres qui abrite environ 1 million d’habitants. Sa situation économique est un peu à part, puisqu’elle possède le plus fort taux de chômage, mais un entreprenariat dynamique. C’est aussi la capitale belge, et une capitale européenne. 85 à 90 % de sa population est francophone, 10 à 15 % néerlandophone. Beaucoup de Flamands viennent y travailler tous les jours.

NB : il existe une petite partie du territoire belge, à l’Est dont la population est germanophone.

Encore des drapeaux à Anderlecht


Le gouvernement belge est (jusque là) composé de Flamands et de Wallons. A la suite d’élections nationales (en juin 2007), une personne a été désignée pour construire un gouvernement. L’un des objectifs annoncés de ce futur gouvernement est de mener une réforme des institutions en revoyant notamment la distribution des pouvoirs entre l’état fédéral et les régions. A ce sujet, un désaccord profond sépare les principales classes politiques flamandes et wallonnes. En effet, du côté flamand, on souhaite que les trois régions bénéficient d’un pouvoir accru (dans la gestion de la sécurité sociale, des aides sociales, du pouvoir judiciaire, …). Côté wallon et plus généralement francophone, même s’il ne se dégage pas une unité d’opinion, on préfère conserver un état fédéral fort. Bruxelles est dans une situation incertaine mais présente l’avantage de pouvoir choisir son destin. Si les scénarii sont nombreux, l’éventualité pour Bruxelles d’être rattachée aux Flandres est toujours rejetée.





Observé à la gare


En attendant, la Belgique est sans gouvernement depuis 110 jours. Dans tout le pays, on trouve des partisans d’une séparation et leurs opposants. Du côté des opposants, des voix s’élèvent, notamment celles des artistes, pour clamer leur appartenance à la Belgique. Certains habitants et commerçants à Bruxelles manifestent leur « belgitude » comme vous pouvez le voir sur ces photos (sans que ce soit un raz-de-marée noir-jaune-rouge). Certains journaux (ici "le soir") décortiquent ces manifestations d’appartenance.

Le journal Le soir du vendredi 28 septembre


Depuis lundi 1er octobre, M. Leterme a été à nouveau chargé de former un gouvernement, après un travail de discussion et de rencontre effectué par M. Van Rampoi à la demande du roi, à la suite de l’échec de M. Leterme. La crise politique belge va ainsi peut-être trouver un dénouement. Mais les séquelles de cette crise ne seront probablement pas sans conséquences…

Aucun commentaire: